« La formation est un investissement pour l’avenir » : ils étaient 51 % à l’affirmer en 2011, ils ne sont plus que 41 % à ce jour. Interrogés, entre le 25 octobre et le 9 novembre derniers lors de la 21^e édition du baromètre Perspectives d’Agefos-PME-Ipsos, dont les résultats ont été rendus publics le 11 décembre, 506 dirigeants et RRH de PME-TPE se montrent plus réservés qu’auparavant sur de nombreux aspects de l’investissement en formation. Parmi les répondants, 38 % aujourd’hui, contre 28 % l’année dernière, considèrent la formation professionnelle comme « une stricte obligation légale, voire une charge ». Et 74 % des entreprises en restent au seul respect de l’obligation légale de financement. Conséquence : la formation reste « un levier d’action évident » (53 %), mais moins que l’année dernière (61 %).

Ce coup de froid sur la formation s’explique. Le bilan de l’activité 2012 est en nette régression ; 42 % des entreprises, contre 23 % l’année précédente, témoignent d’une activité en régression. Pire, les perspectives pour le 1^er semestre 2013 sont peu optimistes : les prévisions d’activité à la hausse sont stables (14 % en 2013 contre 13 % en 2012), mais celles de régression augmentent de 10 points (31 %). Pour la première fois, la prévision de réduction d’effectifs est supérieure à celle des embauches (13 % contre 12 %), et le fait de recruter du personnel qualifié et opérationnel (58 %) pour répondre aux besoins de compétences passe devant celui de former les salariés (53 %) ! Un point positif toutefois : le contrat de professionnalisation semble connaître un regain d’intérêt : 21 % des sondés en 2012 (contre 18 % en 2011) l’évoquent comme un moyen de répondre aux besoins de qualification.

Les facteurs qui déclenchent le recours à la formation évoluent eux aussi : l’évolution des métiers (37 %), celle du marché (27 %) et l’organisation du travail (19 %) restent le trio de tête. Toutefois, l’évolution du marché enregistre une forte hausse par rapport à l’année précédente (+ 9 points).

Le travail de sensibilisation sur la formation et la GRH reste utile, car si 71 % des PME interrogées accordent une importance élevée à l’égalité professionnelle, 85 % d’entre elles ne connaissent pas la préparation opérationnelle à l’emploi, et 60 % n’accordent pas d’importance à la RSE. Le fait que 29 % des PME et 66 % des TPE déclarent n’avoir « jamais reçu la visite d’un conseiller d’Opca » ne manquera pas d’attirer l’attention et les commentaires. Visiter les TPE demande du temps et des conseillers, donc des moyens. C’est un des débats centraux sur les Opca actuellement.