Une nouvelle architecture de la formation professionnelle se met en place au niveau des régions, qui, toutes sauf l’Ile-de-France, ont signé en 2012 des contrats de plan régionaux de développement de la formation (CPRDF). Ces contrats se donnent pour objectif de mieux articuler les dispositifs financés par les acteurs au service de la continuité professionnelle des demandeurs d’emploi, des jeunes en recherche d’insertion, mais aussi des actifs en poste.

Or, comme le souligne le cabinet Sémaphores, qui a réalisé en décembre 2012 “une lecture transverse des CPRDF”*, que les actifs en poste soient désormais inclus dans la réflexion est une nouveauté, et elle questionne le rôle des Opca et des entreprises. « La plupart des contrats annoncent l’engagement d’actions au bénéfice direct des salariés dans les entreprises, notamment des salariés fragiles, explique en effet Carine Seiler, qui a dirigé cette étude. La question des liens avec les branches professionnelles est évoquée. Ce qui est en germe, c’est la possibilité de construire des réponses plus réactives et plus souples pour s’adapter aux besoins des territoires et des personnes. » À lire les conclusions du cabinet Sémaphores, les CPRDF appellent une évolution de la capacité des partenaires sociaux et de leurs Opca à intervenir de façon pertinente au niveau régional. À tel point que la liste des nouvelles pistes d’intervention souhaitables des Opca, présentée par Sémaphores, est fort longue. Citons le fait d’« être force de proposition vis-à-vis de la région sur le cofinancement d’actions à destination des actifs salariés, en réfléchissant à la plus-value de ces cofinancements pour toucher des publics non captés, qui sera la condition demain pour des cofinancements type Iris en Paca ». Autre piste : « Mutualiser les approches spécifiques à destination des TPE-PME : les régions ont besoin sur ce volet de l’intervention des Opca, qui paraît incontournable. » Sémaphores propose même que les entreprises, les partenaires sociaux et leurs outils Opca « réfléchissent aux articulations entre les cartes de formation initiale par la voie scolaire et en apprentissage et l’offre de formation dans le cadre du contrat de professionnalisation ».

« Ne faut-il pas penser le contrat de professionnalisation dans le cadre d’une commande, permettant de proposer des services nouveaux aux entreprises ? », questionne Sémaphores.