Il n’est certes pas surprenant de voir le déficit de l’Unédic se creuser à mesure que le chômage augmente. Mais, dans son rapport publié le 21 janvier, la Cour des comptes estime que « la soutenabilité du régime est aujourd’hui remise en cause par le maintien du chômage à un niveau élevé ». L’Unédic prévoit pour 2013 un déficit de 5 milliards d’euros, et un endettement de 18,6 milliards d’euros.

Or, souligne la Cour des comptes, le système d’assurance chômage en France est l’un des plus généreux d’Europe : accessible dès quatre mois de cotisation, il offre une durée de couverture plus longue, et un niveau d’indemnisation plus élevé pour les chômeurs dont le revenu de référence est en bas de l’échelle, comme pour ceux dont il est en haut. Le plafond des allocations dépasse ainsi les 6 000 euros mensuels.

La Cour des comptes préconise d’instaurer une dégressivité de l’indemnisation pour les niveaux les plus élevés, mais aussi de « réexaminer les règles de l’indemnisation réduite ». En 2011, ce régime concernait 45 % des allocataires, pointent les sages, qui craignent que « certaines entreprises n’intègrent cette situation dans leurs modes de gestion en utilisant les allocations comme une modalité de rémunération de leurs salariés précaires ». La Cour des comptes se prononce en faveur de la majoration des cotisations pour les contrats courts, disposition reprise en partie – pour certains CDD seulement – dans l’ANI du 11 janvier.