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DERICHEBOURG PROPRETÉ FORME TOUTE SA HIÉRARCHIE POUR LUTTER CONTRE LES TMS

Pratiques | RENDEZ-VOUS JURIDIQUE | publié le : 12.02.2013 | VIRGINIE LEBLANC

Alors que les TMS représentent 97 % des maladies professionnelles dans le secteur de la propreté et 89 % du coût global des maladies, Derichebourg Propreté et services associés (14 000 collaborateurs) a décidé en 2012 de faire le maximum pour lutter contre ce fléau.

« La fédération des entreprises de propreté (FEP) a lancé une démarche pour prévenir l’apparition des TMS. Nous nous en sommes inspirés et l’avons adaptée à notre contexte de grand groupe en déployant une formation-action qui traite, bien sûr, des TMS, mais aussi de l’ensemble des risques liés à notre activité », explique Jean-François Morille, responsable hygiène et sécurité, qui pilote cette démarche.

Animateurs de prévention

Un test a d’abord été engagé dans la région Est (1 355 salariés). Le déploiement du pilote de formation a été assuré par Ariane Conseil, cabinet spécialisé dans la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail, et a bénéficié du soutien du Fare (Fonds d’action pour la réinsertion et l’emploi) et de l’Inhni (l’Institut national de l’hygiène et du nettoyage industriel, organisme de formation de la branche professionnelle). Des animateurs de prévention des risques ont été formés : ils apprennent à observer le travail, à identifier les facteurs de risques et à mettre en place un plan d’action. La formation collective dure cinq jours répartis sur trois sessions. Pendant les intersessions, des travaux de mise en application sont réalisés. Le formateur-ergonome se déplace pour examiner le travail accompli. In fine, ils obtiennent une certification de l’INRS. « Cette formation m’a permis d’être beaucoup plus à l’écoute des salariés, dans la mesure où ceux-ci sont associés à l’analyse et à la recherche de solutions, témoigne Nathalie Zimmer, chef de secteur et animatrice de prévention dans la région Est. J’ai suivi et observé une salariée, pris des photos et, au final, nous avons regardé ensemble comment réduire les risques et améliorer ses conditions de travail. »

À titre d’exemple, Nathalie Zimmer a pu constater que les agents de service étaient contraints de monter sur un tabouret pour réapprovisionner les distributeurs de consommables posés à 1,70 m de hauteur… Il a suffi tout simplement de demander au fournisseur de modifier l’emplacement des distributeurs. Et, en suivant la même démarche, d’autres solutions de bon sens ont permis d’améliorer les conditions de travail sur d’autres chantiers.

Implication de toute la ligne hiérarchique

La démarche pilote s’est achevée fin 2012. Le dispositif sera ensuite déployé dans les six autres régions du groupe en 2013 et 2014. L’objectif pour l’entreprise est de disposer d’animateurs et de relais prévention en région, en plus de coordinateurs régionaux et du responsable sécurité national. « Nous souhaitons que ces acteurs soient en capacité de définir et de mettre en œuvre des plans d’action afin de prévenir les maladies professionnelles sur le terrain avec leurs équipes », souligne Jean-François Morille.

« L’intérêt de la démarche réside dans l’implication de toute la ligne hiérarchique, des chefs d’agence aux agents de service. Il est aussi de procéder à de la formation-action avec des allers-retours sur le terrain et une application pas à pas de la méthodologie. Plus qu’un transfert de compétences, la démarche permet aux acteurs d’intégrer progressivement la question des conditions de travail dans leur pratique professionnelle », précise Valérie Tran, directrice d’Ariane Conseil. En outre, « tous les quatre mois, nous réalisons un bilan de chaque plan d’action des établissements, et nous faisons remonter des informations en provenance des régions, qui peuvent être utiles à tous », souligne Jean-François Morille. Un intranet va être créé afin de partager les idées d’intérêt commun.

Développer une culture santé-sécurité

Le responsable sécurité en est convaincu : « Notre action aura un impact mesurable sur nos indicateurs en matière de maladies professionnelles et d’accidents du travail. De plus, la démarche développera une culture santé-sécurité à tous les niveaux de l’entreprise. »

Auteur

  • VIRGINIE LEBLANC