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AllemagneUNE “CHARTE DE L’INTÉRIM” CHEZ VOLKSWAGEN

Pratiques | International | publié le : 05.03.2013 | MARION LEO

Volkswagen, comme plusieurs groupes automobiles allemands, a signé avec IG Metall un accord d’entreprise limitant le recours à l’intérim et visant l’égalité salariale entre intérimaires et permanents.

À compter du 1er juillet 2013, tous les travailleurs temporaires employés par Volkswagen bénéficieront de droits plus importants. Le premier constructeur automobile européen a en effet adopté, le 30 novembre 2012, avec le CE mondial de VW et la fédération syndicale internationale de l’industrie IndustriALL Global Union, une charte de l’intérim, qualifiée d’« accord pionnier » par le syndicat IG Metall. Et pour cause. Volkswagen, qui emploie près de 550 000 salariés dans le monde, dont environ 100 000 outre-Rhin, est le premier groupe allemand à avoir conclu un accord qui s’appliquera à l’ensemble de ses intérimaires en Allemagne, mais aussi sur ses 100 sites de production dans le monde.

Culture de codétermination

« VW est précurseur quand il s’agit d’appliquer des accords également à l’étranger », s’est félicité Harmut Meine, président de la Fédération IG Metall de Basse-Saxe. Cet accord résulte de « la culture de codétermination particulière chez VW », a renchéri Berthold Huber, patron d’IG Metall. Dans cette charte, VW s’engage à réduire le niveau de l’emploi intérimaire au sein du groupe et à ramener à 5 %, d’ici à juillet prochain, sa part d’intérimaires sur les effectifs totaux, contre 7 % à 8 % actuellement. Autre mesure clé : les intérimaires se verront accorder l’égalité salariale à partir du neuvième mois de présence dans l’entreprise. Enfin, ils seront embauchés en CDI à compter du 36e mois de présence (après 24 mois en Allemagne, en vertu d’un accord de branche).

VW a également annoncé vouloir intégrer en CDI, d’ici à fin 2013, environ 3 000 intérimaires. Sans contrepartie de la part des salariés, la signature de cet accord reflète sans nul doute le succès de VW, en passe de devenir le premier groupe automobile mondial avec un bénéfice net record de 15,4 milliards d’euros en 2011.

Mais Volkswagen n’est pas le seul constructeur allemand à s’être doté d’un quota d’intérimaires. Après une longue passe d’armes avec IG Metall, BMW a accepté de réduire son recours à l’intérim, jusqu’alors l’un des plus élevés dans cette industrie. Dans un accord d’entreprise signé le 26 septembre 2012, le constructeur bavarois s’est engagé à ramener, d’ici à 2015, le nombre de ses intérimaires à 8 % de l’effectif total, contre environ 15 % actuellement (et 30 % dans son usine de Leipzig). Par ailleurs, BMW a promis d’intégrer plus de 3 000 intérimaires. « BMW était sous pression », explique Michael Knuth, porte-parole de la fédération de l’IG Metall en Bavière, rappelant l’accord de branche de mai dernier sur l’intégration obligatoire. « Si BMW avait continué à employer un tel volume d’intérimaires, il aurait dû tous les embaucher ».

Nouvelle flexibilisation à BMW

Mais, contrairement à ceux de VW, les salariés de BMW ont dû accepter en contrepartie une nouvelle flexibilisation du temps de travail, en période de crise mais aussi de croissance. Elle prévoit notamment la suppression ou l’ajout d’un jour de pont en fonction du niveau des commandes ainsi qu’une variation du temps de travail hebdomadaire. « L’avantage, c’est que les salariés auront toujours le même salaire », précise le porte-parole. Selon lui, il s’agit d’un « excellent résultat » car, même si les intérimaires de BMW, contrairement à ceux de VW, perçoivent les mêmes salaires que les salariés maison dès le premier jour dans l’entreprise, ils n’ont droit ni aux primes ni à la retraite d’entreprise.

Ces accords marquent d’importants succès pour IG Metall, qui a également signé en mai 2012 avec les fédérations patronales de l’intérim un accord instaurant des « primes de branche » de 15 % à 50 % du salaire de base, selon leur ancienneté, pour les intérimaires de la métallurgie (cf. Entreprise & Carrières n°  1 100). « L’égalité salariale n’est pas encore atteinte, mais la situation des intérimaires dans la métallurgie s’est déjà nettement améliorée », souligne Ingrid Gier, porte-parole d’IG Metall.

Auteur

  • MARION LEO