E & C : L’illettrisme est déclaré Grande cause nationale 2013 par le gouvernement, à la demande d’un collectif fédéré par l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI). Pourquoi ?

H. F. : Parce que l’écrit est omniprésent. La prévention et la lutte contre l’illettrisme constituent la première marche permettant à chacun de développer son potentiel et à notre pays d’être plus compétitif. Il existe aujourd’hui une définition claire de l’illettrisme adoptée par tous, une organisation de prévention et de lutte structurée dans toutes les régions, de bonnes pratiques identifiées, des outils simples mis à la disposition de tous et, enfin, une mobilisation croissante. Mais ce label “grande cause” permet de mobiliser les médias pour briser le tabou et amplifier le mouvement. C’est l’objectif de ce collectif « Agir ensemble contre l’illettrisme », qui réunit 64 grandes organisations nationales fédérées par l’ANLCI. Nos moyens seront mutualisés pour le financement d’une campagne de communication grand public.

E & C : Combien de personnes sont concernées ?

H. F. : 2 500 000 personnes, soit 7 % de la population âgée de 18 à 65 ans, et 6 % des personnes en entreprise, sont aujourd’hui en situation d’illettrisme. Les entreprises sont intéressées au premier chef : plus de 50 % des personnes illettrées sont en emploi.

E & C : Concrètement, que fera le collectif ?

H. F. : De mars à juin 2013, les membres du collectif prendront part aux assises de prévention et de lutte que nous organisons dans chaque région, avec l’aide du Fonds social européen, autour d’un diagnostic régional et d’un échange de bonnes pratiques.

À partir de ce diagnostic régional, il s’agira de construire ou de renforcer des plans d’action, d’identifier, de formaliser et de diffuser très largement les bonnes pratiques, pour que tous ceux qui se demandent comment faire pour agir et aider les personnes concernées puissent y puiser les ressources dont ils ont besoin.

En réunissant et en fédérant les initiatives des ministères, des collectivités locales, des partenaires sociaux et des acteurs de la société civile, nous pourrons apporter une information simple sur ce qu’est l’illettrisme, et, ensemble, amplifier tous les efforts pour que l’illettrisme recule.

Les 13, 14 et 15 novembre, un bilan sera fait lors de notre rencontre nationale de clôture.