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Enquête

DÉBRAYAGES ET PV DE DÉSACCORD

Enquête | publié le : 12.03.2013 | H.T.

Les cabinets de conseil en rémunération constatent une faible conflictualité autour des NAO cette année. Certaines entreprises, et non des moindres, ont cependant dû faire face à des mouvements sociaux, comme la Société générale, qui a essuyé une grève le 8 janvier à l’appel de l’intersyndicale (CFDT, CFTC, CGT, FO, SNB) pour dénoncer l’absence d’augmentations générales. Ou Crédit agricole Assurances, où la CFDT a appelé à la grève le 15 janvier dernier « pour protester contre la politique salariale de l’entreprise ». Laquelle a concédé 0,9 % d’augmentations individuelles (et 0,1 % au titre de l’égalité hommes-femmes).

Climat tendu

Des débrayages ont également ponctué les NAO chez Mondelez International, dans un contexte de fusion (lire p. 27). À DCNS, la négociation s’est aussi conclue, début février, sur fond d’arrêts de travail. Selon la CFDT du constructeur naval militaire, l’enveloppe des ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise (OETAM) a finalement été fixée à 2,75 % – dont 1,85 % en augmentation générale (AG) –, comme celle des ingénieurs et cadres (IC), uniquement destinée à des augmentations individuelles (AI) et à l’évolution professionnelle.

Mais « la tension se mesure aussi au fait que les négociations s’achèvent sur des PV de désaccord », remarque Mathieu Girard-Reydet, consultant en rémunération chez Mercer. Chez Seb, la seule signature de la CGC n’a pas suffi à valider les propositions de la direction prévoyant une AG de 1,5 % en deux temps et 0,5 % d’AI pour le personnel non cadre, et une enveloppe de 2,5 % d’augmentations individuelles pour le personnel cadre. PV de désaccord également chez Schneider Electric pour toutes les organisations syndicales. « Nous avons obtenu la suppression des AI pour les non-cadres, qui obtiennent, du coup, une AG de 1,4 %, les cadres se partageant aussi une enveloppe de 1,4 % en AI et bonus, explique Roland Chaix, délégué syndical central CFDT de Schneider Electric France. Ce plan est nettement insuffisant au regard des résultats de l’entreprise. » Laquelle annonce une hausse de 7 % de son chiffre d’affaires en 2012.

Car certains groupes affichant actuellement de bons résultats pratiquent la modération salariale. Denis Falcimagne, directeur de projets chez Entreprise & Personnel, ne s’en étonne pas : « D’abord, les coûts sociaux ne diminuent pas et c’est justement durant les périodes favorables qu’il convient de faire des efforts pour préparer une situation qui peut se détériorer demain ».

Ensuite, on raisonne de moins en moins par secteur d’activité – même si certains se démarquent par une politique salariale moins favorable, comme la banque. Pour Mathieu Girard-Reydet, « la capacité de l’employeur à accorder des budgets d’augmentation dépend surtout de la rentabilité de l’entreprise et de son environnement de marché ».

Auteur

  • H.T.