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Enquête

LE JUSTE SALAIRE ET BEAUCOUP D’AVANTAGES

Enquête | publié le : 12.03.2013 | H. T.

Les collaborateurs français de l’éditeur mènent la vie de château dans leur site classé, mais leurs rémunérations restent établies dans la moyenne du marché.

Combien ont coûté à l’entreprise les 125 000 boissons chaudes consommées gratuitement sur l’année écoulée ? Une information parmi d’autres que les salariés de SAS France ont retrouvé sur leur bilan social individuel (BSI). Non pas pour les inciter à consommer moins, mais pour leur rappeler, s’il en était besoin, qu’ils bénéficient de conditions de travail privilégiées. Car l’éditeur de logiciels, qu’il s’agisse de la maison mère américaine ou de ses quelque 50 relais commerciaux dans le monde, est réputé chouchouter ses collaborateurs.

« Les gens savent où ils postulent. Ce qui compte surtout pour eux, c’est l’environnement, la qualité des relations humaines, nos méthodes de management », soutient la DRH de la filiale française Miguel Labourg. Château réaménagé dans un site classé en Seine-et-Marne, à 30 km de Paris – avec possibilité de télétravail à raison d’un ou deux jours par semaine –, bureaux pour la plupart individuels, salle de sport, restaurant d’entreprise et crèche (les deux seuls services dont la gestion est externalisée): le cadre de travail en surprend plus d’un. « Nous offrons beaucoup de choses aux salariés, mais nous sommes très exigeants sur la qualité du travail fourni », justifie la DRH, qui considère que « le fait de bien traiter ses salariés a des répercussions positives sur les clients. C’est un cercle vertueux ».

On en oublierait presque les salaires… De fait, cette entreprise non cotée, qui, en 37 ans d’existence, n’a jamais connu de plan social, veille tout particulièrement à se situer dans la moyenne du marché. Les commerciaux, consultants avant-vente, les équipes techniques et le management, qui constituent le gros des troupes dans l’Hexagone, ont, bien sûr, une part variable. « Ceux qui, contractuellement, n’y sont pas éligibles, bénéficient d’une prime discrétionnaire en fonction de leur évaluation annuelle et à la condition que l’entreprise ait atteint ses objectifs. L’année dernière, les meilleurs éléments ont pu recevoir jusqu’à 18 % de leur salaire annuel », détaille Miguel Labourg.

Hausse entre 2,8 % et 3 %

Après deux années difficiles, la filiale française, qui a changé de direction en 2009, a, en effet, affiché d’excellents résultats en 2011 et 2012. Du coup, l’entreprise a aussi concédé une enveloppe d’augmentations individuelles de 5 %, puis de 4 %, « ce qui a permis d’opérer certains rattrapages nécessaires », confie la DRH. Cette année, la hausse sera « normale, comprise entre 2,8 % et 3 % », avance-t-elle.

Une fourchette confirmée non pas par les syndicats – il n’y en a pas (du moins pas encore) – mais par la trésorière du comité d’entreprise, Corinne Midonnet-Fauvel, qui penche pour l’hypothèse basse. Celle-ci reconnaît bien volontiers la qualité de l’environnement de travail et des relations sociales. Mais, explique-t-elle, « SAS France n’est pas autonome dans sa capacité à allouer une enveloppe d’augmentation, ni pour les salaires, ni pour les bonus standards. » Et si, selon la DRH, la filiale jouit d’une certaine indépendance à l’égard des États-Unis, la ventilation du budget d’augmentation est regardée à la loupe et validée par la maison mère.

« J’ai été personnellement très étonnée de constater que notre vice-président pouvait nous demander pourquoi nous n’avions pas fait plus d’efforts pour tel ou tel salarié, reconnaît Miguel Labourg, arrivée chez SAS en juin 2010. La direction est très sensible au respect de l’équité. » Les critères d’augmentation ? « Nous ciblons les bas salaires, les top performers et regardons l’alignement par rapport au marché. » L’éditeur participe d’ailleurs à des benchmarks de rémunération menés par sept cabinets spécialisés choisis au niveau corporate, dont Towers Watson pour la France. « Nous voulons apporter de la transparence et éduquer nos managers pour qu’ils gèrent les augmentations en fonction de la réalité du terrain », conclut-elle.

SAS FRANCE

• Activité : édition de logiciels décisionnels.

• Effectif : 310 collaborateurs (13 500 dans le monde).

• Chiffre d’affaires groupe 2012 : 2,87 milliards de dollars.

Auteur

  • H. T.