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Enquête

TENSION SUR FOND DE FUSION

Enquête | publié le : 12.03.2013 | LAURENT POILLOT

La filiale française du géant agroalimentaire, ex-Kraft Foods, a dû revoir son offre salariale pour s’épargner un conflit au moment d’harmoniser les avantages sociaux.

La NAO qui vient de se conclure chez le géant de l’agroalimentaire Mondelez International, ex-Kraft Foods, aura été plus corsée que les années précédentes. Dès le début de la négociation, entamée le 6 décembre, la plupart des 16 usines du groupe en France ont débrayé à tour de rôle après que la direction a proposé 0,7 % d’augmentation en 2013 et abordé la répercussion de la hausse du forfait social dans le dispositif d’intéressement. Colère des syndicats issus de la branche biscuits, qui ont fait valoir qu’en 2012 l’augmentation générale avait été de 2,1 %.

Le 6 février, la direction et deux syndicats sur quatre* aboutissent cependant à un accord. Les points principaux : 1,9 % d’augmentation collective pour les non-cadres (sauf pour certains Etam), l’augmentation de 80 euros de la prime de vacances, ainsi que l’absence d’impact du forfait social. « Les perturbations qui ont eu lieu au cours des négociations étaient liées aux adaptations du système de classification mis en place au niveau de la branche, dont nous n’étions pas l’acteur principal », relativise Michel Érard, DRH France de Mondelez International.

Il souligne, au contraire, un souci de continuité : « Nous avions signé au mois de juin, pour trois ans, un accord d’intéressement consécutif au rapprochement avec Cadbury, en 2011. Nous n’allions pas détricoter ce que nous avions réalisé avec la signature de l’ensemble des organisations syndicales. »

Le DRH ne tient d’ailleurs pas les NAO pour le dossier le plus sensible de la nouvelle unité économique et sociale. « Nous sommes partis d’une société de 1 000 personnes, avec un chiffre d’affaires proche du milliard d’euros sur deux segments de marché, le café et le chocolat, pour évoluer vers une société constituée de 5 000 personnes en France, sur cinq spécialités. Ce n’est pas rien, se défend-il. Les changements que nous avons connus depuis trois ans nous ont conduits à rediscuter une vingtaine d’accords », tous signés, insiste-t-il, par l’ensemble des syndicats.

Le point “dur” des NAO

Mais la CGT et la CFDT sont toujours circonspectes, notamment sur le sujet des augmentations individuelles (AI), qui seront, cette année, au moins égales à 75 % des augmentations générales (AG). « Les AI restent un point dur des NAO. Selon les sociétés, certains Etam sont augmentés en AI, d’autres par le biais des augmentations générales. Nous voulons garantir des AG pour tous les Etam », plaide Bruno Fournet, délégué CFDT, qui a tout de même signé l’accord. La CGT, de son côté, prend acte de « la mobilisation exceptionnelle qui a permis de préserver l’essentiel », même si elle n’a pas ratifié le texte. « Nous n’avions pas fini de consulter tous les sites concernés », explique son délégué central, Stéphane Sedeau.

D’autres thèmes seront abordés ultérieurement. « En particulier le temps de travail, qu’on a réservé à des négociations particulières parce qu’elles ne concernent pas tous les sites », évoque Michel Erard. Ou encore l’harmonisation des sept complémentaires santé, Mondelez envisageant de ne plus recourir qu’à un seul prestataire.

* CFDT et FO, la CFE-CGC et la CGT ayant refusé de signer.

MONDELEZ INTERNATIONAL

• Activité : industrie agroalimentaire.

• Effectif France : 5 000 salariés.

• Chiffre d’affaires 2012 : 2,8 milliards d’euros.

Auteur

  • LAURENT POILLOT