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LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION

« Le provisionnement du CPF par les entreprises est prioritaire »

LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION | Décryptage | publié le : 12.03.2013 | VALÉRIE GRASSET-MOREL

« Le provisionnement du compte personnel formation par les entreprises est le chantier prioritaire. Parmi les questions en suspens sur la faisabilité du CPF, c’est la plus déterminante, me semble-t-il. » Ainsi parle Jacques Bahry, délégué général du Cesi, vice-président de la FFP et observateur de longue date du paysage de la formation professionnelle.

« La création d’un compte universel risque de générer une explosion des coûts, poursuit-il. Je ne vois pas les experts comptables accepter que les entreprises ne le provisionnent pas ! C’est une question essentielle qui s’était posée à la création du DIF et qu’il faut travailler en priorité. La complexité est telle qu’elle explique peut-être le refus de parler de la monétisation du compte. Or un individu ne peut pas engranger éternellement des heures de formation. Il faudra bien à un moment parler en euros ! C’est un point que je ne comprends pas. Il est vrai que cette question en entraîne d’autres : qui seront les financeurs pour les jeunes, les demandeurs d’emploi, les travailleurs indépendants, les agents publics ? Quel sera l’organisme gestionnaire de ces comptes, etc. ? » « Tous les principes du DIF sont dans le projet de compte : durée, mobilisation avec l’accord de l’employeur. Mais ce n’est pas pour autant un droit, puisque l’autorisation de l’employeur est toujours requise. Toutefois, l’idée d’un abondement possible par l’employeur, mais également par les pouvoirs publics, est une avancée qui, si elle devient une réalité, permettra de changer la donne. Avec 120 heures, on ne qualifie pas une personne, il faut au moins 700 ou 800 heures. Cet abondement, ainsi que l’articulation du compte avec le CIF, peut constituer un réel progrès ».

À ce jour, conclut Jacques Bahry, « le CPF est une initiative encourageante, qui va dans le sens de l’exigence accrue des personnes pour une plus grande individualisation de la formation, mais il est un peu tôt pour soit exulter, soit condamner ce projet. Il reste un long chemin pavé de précisions à parcourir ».

Auteur

  • VALÉRIE GRASSET-MOREL