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À ARCELORMITTAL MÉDITERRANÉE, L’ÉGALITÉ BÉNÉFICIE AUSSI AUX HOMMES

Pratiques | publié le : 12.03.2013 | NATHALIE BUREAU DU COLOMBIER

80 personnes – 76 hommes et 4 femmes – ont été promues agents de maîtrise après un accord sur l’égalité professionnelle.

Après plusieurs mois de négociations, la direction d’ArcelorMittal Méditerranée signe, en juin 2012, avec la CFDT, la CFE-CGC et la CGT, un accord sur l’égalité professionnelle portant à la fois sur l’embauche de femmes, leur promotion professionnelle, leur rémunération et l’articulation entre vie professionnelle et familiale. Dans ce document, la direction s’engage notamment à réexaminer les affectations des catégories OETAM*. Le problème, constatent les signataires, est qu’il n’y a aucune femme agent de maîtrise mais que la catégorie “employés” est féminine à 80 %. Le sidérurgiste entend rectifier les « anomalies », à savoir requalifier en agent de maîtrise les personnes, hommes ou femmes, qui occupent ce poste sans en avoir le titre. Sur quels critères précisément ? Elles « encadrent au moins une personne, font le pointage SAP dans MyRH et font les entretiens professionnels », précise la CFDT citant la direction.

Pratique d’encadrement constatée

En septembre, soit trois mois après la signature de l’accord, au terme d’une série d’entretiens personnels, 80 personnes, 76 hommes et 4 femmes, voient leur situation régularisée et passent agent de maîtrise. « C’est une victoire ! Quarante ans sans femme agent de maîtrise… Ces femmes vont désormais changer de coefficient et grimper les échelons », se félicite Richard Gasquez, secrétaire CFDT du comité d’établissement de Fos-sur-Mer. La pratique de l’encadrement est constatée par un comité de suivi dont les membres sont les signataires de l’accord. « C’est un peu comme une VAE liée à la gestion prévisionnelle des emplois. J’encourage les femmes à passer l’entretien afin de valider leurs compétences pour passer à un échelon supérieur », souligne Richard Gasquez.

Pour la direction, ces requalifications impliquent simplement un « changement de titre sans conséquence sur le salaire… ». Or la CDFT, de son côté, revendique que ces changements soient actés par des évolutions de coefficients ou des augmentations de salaire, selon les cas. Dans un tract diffusé fin septembre, l’organisation syndicale indique qu’« elle n’en restera pas là et fera le nécessaire pour que la direction continue à réexaminer les situations professionnelles pour remédier au manque de reconnaissance et à l’injustice subies par les salariés ».

Retour de congé maternité

L’accord prévoit également d’autres dispositions susceptibles de réduire les anomalies accumulées au fil des ans. « S’il n’y a pas de discrimination à l’embauche, quelques années plus tard, nous constatons des écarts de salaires résultant des congés maternité. Désormais, lorsqu’une personne part en congé maternité ou d’adoption, elle perçoit la moyenne des augmentations individuelles et générales », précise Richard Pagnon, directeur des ressources humaines.

À destination des jeunes salariés, l’accord instaure des chèques emploi service universel (Cesu) préfinancés réservés à la prise en charge des frais de garde des enfants entre 4 et 7 ans. Pour les plus jeunes enfants, AcelorMittal Méditerranée s’engage à réserver des berceaux jusqu’en 2014 en attendant l’ouverture d’une crèche interentreprises. « Après avoir consulté nos salariés, il s’est avéré que la crèche proche du lieu de travail était la formule la plus pertinente », souligne Richard Pagnon, rappelant que l’âge moyen est passé de 43,8 ans en 2009, à 41 ans en 2012. Ce dernier estime que l’ensemble de ces mesures représente un « investissement significatif ». ArcelorMittal Méditerranée, qui rassemble les sites de Fos-sur-Mer (2 550 salariés) et Saint-Chély-d’Apcher (200 salariés), ne compte actuellement que 10 % de femmes.

* Ouvriers employés techniciens agents de maîtrise.

Auteur

  • NATHALIE BUREAU DU COLOMBIER