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ACCOR UNANIME SUR SA COMPLÉMENTAIRE SANTÉ

Pratiques | publié le : 12.03.2013 | CAROLINE COQ-CHODORGE

Direction et syndicats du groupe Accor France ont refondé leur couverture prévoyance et frais de santé. Le compromis trouvé renforce la solidarité entre cadres et non-cadres.

Depuis le 1er janvier, les salariés du groupe Accor France disposent d’une complémentaire prévoyance et frais de santé commune approuvée par tous ses syndicats. Auparavant, trois régimes coexistaient : un pour les salariés de l’hôtellerie “économique”, un autre pour ceux de l’hôtellerie “haute et moyenne gamme”, et un dernier pour le siège. « C’était un frein à la mobilité interne. Il fallait harmoniser les régimes, prendre le meilleur de chacun », explique Doudou Konaté, délégué syndical de la CFDT, premier syndicat à Accor.

Recherche d’un nouvel équilibre

L’urgence était aussi de redresser des comptes dans le rouge. « En 2008, nous avons mis sur pied une commission paritaire de pilotage de ces trois régimes, raconte Dominique Mircher, directeur des ressources humaines et des affaires sociales d’Accor France. Cela a été l’occasion pour tous de se former à ce sujet complexe, et de faire le constat partagé de la dégradation des trois régimes. Soit nous réagissions, soit les assureurs nous imposaient une augmentation des cotisations ou une baisse des garanties. »

Le régime le plus déficitaire était celui de l’hôtellerie économique, car les cotisations y étaient proportionnelles aux salaires. « Les salariés à temps partiel, dont beaucoup de femmes de chambre chargées de famille, payaient très peu et consommaient beaucoup », explique Doudou Konaté pour la CFDT. « Ce sont les cadres qui rééquilibraient les comptes, complète Didier Chastrusse, délégué syndical d’Inova CFE-CGC. Nous sommes pour la solidarité, mais dans le domaine du raisonnable. »

Les négociateurs ont donc cherché un nouvel équilibre entre cadres et non-cadres. Les cotisations restent payées à parité par l’employeur et le salarié. A également été acté le maintien sans surcotisation de la prise en charge des ayants droit de la famille du salarié. Mais désormais une partie de la cotisation est indexée sur les salaires, et l’autre partie est forfaitaire. Conséquence : les petits salaires ont vu leurs cotisations augmenter. « Bien sûr, ces salariés ont été surpris, raconte Doudou Konaté. Mais ils sont conscients que leur couverture reste excellente. Tous les comités d’entreprise ont donné un avis favorable. » Les cadres conservent un régime spécifique aux garanties plus généreuses : « C’est la contrepartie que nous avons obtenue, car nous cotisons plus et nous consommons moins, » selon Dider Chastrusse, de la CFE-CGC.

Si la plupart des garanties ont été maintenues voire augmentées, d’autres ont été revues à la baisse. « Une analyse actuarielle a été réalisée en amont, explique Dominique Mircher. La prise en charge de l’orthodontie ou de l’hospitalisation a été améliorée. Mais nous avons aussi souhaité limiter les abus sur l’optique, en particulier les montures. »

Garantie “dépendance”

L’accord inaugure aussi une nouvelle garantie, la dépendance, obligatoire pour les cadres, mais optionnelle pour les non-cadres : « C’est une garantie qui coûte cher. Nous ne voulions pas la faire supporter aux petits salaires, explique Dominique Mircher. Mais c’est un sujet d’avenir. La population des cadres va servir de pilote. » L’accord signé le 11 septembre 2012 précise que la direction et les organisations syndicales doivent veiller à « la pérennité des régimes ». « Nous sommes coresponsables, se félicite Gilles d’Arondel, délégué syndical FGTA-FO. C’est une importante garantie collective que nous devons maintenir. » « Les salariés doivent comprendre que cette mutuelle, c’est la leur. Il ne faut pas en abuser, » renchérit Doudou Konaté.

Auteur

  • CAROLINE COQ-CHODORGE