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VAE : VIVARTE JOUE COLLECTIF

Pratiques | publié le : 12.03.2013 | ROZENN LE SAINT

Au cours des six dernières années, 190 salariés de l’ancien groupe André ont suivi une VAE. En 2013, 40 des 22 000 salariés sont engagés dans une telle démarche. L’important turnover reste un frein.

Il y a six ans, le groupe de prêt-à-porter Vivarte lançait une expérience pilote de VAE collective en Ile-de-France, en partenariat avec le CFA parisien Stephenson. Douze responsables de magasins La Halle, La Halle aux Chaussures, André et Kookaï s’étaient portés volontaires pour se lancer ensemble dans une VAE et viser l’obtention d’un BTS Management des unités commerciales (MUC).

Depuis, l’entreprise a étendu la démarche aux vendeurs de base en proposant l’obtention d’un CAP ou d’un bac pro (un tiers des VAE collectives du groupe) en plus du BTS (deux tiers restants), aux collaborateurs des 16 filiales (André, Caroll, Chevignon, Kookaï, Minelli, Naf Naf, etc.).

Cette année, 40 salariés de neuf enseignes (André, Caroll, Kookaï, La Halle, La Halle aux Chaussures, San Marina, Naf Naf, Defi Mode et Beryl) sont engagés dans une VAE collective.

Une revanche personnelle

« 40 sur 22 000 collaborateurs ! Il faudrait vulgariser davantage la démarche », souligne Karim Cheboub, délégué central CGT et secrétaire adjoint au comité de groupe Vivarte, qui explique le faible nombre de participants par le turnover particulièrement élevé : « de l’ordre de 19 % à Chaussland et à La Halles aux Chaussures, notamment, et même de 40 % à 50 % dans certaines filiales dont les magasins sont situés en centre-ville, en particulier. Mais, pour ceux qui en bénéficient, la formule fonctionne très bien. »

Après avoir reçu le CV et la lettre de motivation des postulants, Sophie Richard, responsable de la VAE collective de Vivarte, vérifie qu’ils ont bien les trois ans d’expérience à taux plein requis. Puis elle s’entretient individuellement avec chacun d’entre eux pour vérifier leurs motivations. « Un jeune qui rate son BTS à 20 ans et veut le repasser à 23 ans, cela n’a pas de sens, estime-t-elle. Tous les collaborateurs que j’ai accompagnés ont pris cette démarche comme une revanche personnelle, c’est pourquoi nous veillons à ce qu’ils obtiennent leur diplôme. Sinon, c’est une deuxième blessure pour eux. »

Avec cette présélection avant le dépôt de candidature et un suivi tout le long de l’année, 100 % des salariés de Vivarte valident leur diplôme en VAE collective. « Cela les transforme, affirme la chargée de mission RH. Certains reprennent des formations via le Fongecif, d’autres émettent le vœu d’évoluer. » Le parcours d’accompagnement VAE construit avec le CFA Stephenson comprend cinq ateliers d’une demi-journée de préparation à l’écrit et trois pour les oraux.

2 000 euros par salarié

L’entreprise finance les frais de déplacements et logistiques, ce qui lui revient à environ 2 000 euros par salarié. Les ateliers de préparation ont lieu sur le DIF hors temps de travail. « Ce qui appelle le versement d’une allocation de 50 % du net au prorata des heures. Nous la versons le mois qui suit l’atelier VAE. Le montant reste peu impactant pour le salarié et l’entreprise », juge Sophie Richard.

« La formule de la VAE collective permet de monter des classes avec uniquement des collaborateurs Vivarte : ils se rencontrent et échangent sur des problématiques communes. Cela crée de l’émulation et du soutien entre les participants, et favorise la mobilité inter filiales », assure Sophie Richard.

Auteur

  • ROZENN LE SAINT