Les syndicats SUD et CGT s’inquiètent d’une éventuelle géolocalisation des salariés du groupe France Télécom-Orange : la direction veut installer des boîtiers électroniques sur les 23 000 véhicules de la flotte. Ce qui serait un moyen de contrôle des déplacements des salariés, en particulier des commerciaux et des techniciens chargés des interventions à domicile. « C’est une surveillance renforcée du salarié, s’exclame Christian Pigeon, délégué central SUD. Un crédit-temps est déterminé pour chaque rendez-vous : si les arrêts des commerciaux et des techniciens sont trop longs, on pourra demain leur poser des questions. »

Pierre Dubois, délégué CFDT au CNHSCT du groupe, approuve : « Le problème n’est pas la géolocalisation en tant que telle, car les salariés sont équipés de mobiles déjà géolocalisables, mais le flou sur les données. Tant qu’on ne sait pas précisément ce qui remonte, on peut comprendre que les salariés se sentent espionnés. »

La direction affirme qu’il n’y aura ni géolocalisation ni horodatage. Les boîtiers sont pour elle un outil de gestion, afin de planifier les interventions d’entretien, comme les vidanges, grâce au relevé du niveau d’huile. Elle veut promouvoir une éco-conduite pour économiser l’essence.

Chaque conducteur accédera à ses données sur un intranet, kilomètres parcourus et carburant consommé, et sera invité à limiter les freinages brusques et les surrégimes. « L’idée n’est pas du tout d’aller vérifier les temps de trajet », affirme la direction, en rappelant la sensibilité de l’entreprise sur les risques psychosociaux, après une vague de suicides en 2008 et 2009.