E & C : Vous venez de publier la 2^e édition de HR Idea, indicateur de l’attractivité et de l’engagement digital RH des entreprises*, réalisé avec Althéa. Quel est l’objectif de cette étude ?

J.-N. C. : Nous évaluons la présence digitale des entreprises du CAC 40 sous l’angle ressources humaines. Les pratiques sont très inégales en la matière. Nous avons défini une grille d’indicateurs qui permettent de voir si la stratégie online est en accord avec la stratégie off line, et comment s’articule l’utilisation des médias sociaux (LinkedIn, Facebook et Twitter). Nous regardons, par exemple, le ton des messages sur une page Facebook, le temps de réponse de l’entreprise, la cohérence de la page avec le site carrières. Nous nous intéressons aussi à des éléments plus techniques comme le temps de chargement ou l’accessibilité.

E & C : Qu’avez-vous observé cette année ?

J.-N. C. : En 2012, les entreprises n’étaient pas forcément familiarisées avec les pratiques digitales. Cette année, leur niveau s’est amélioré. Et l’on assiste à une mutation des sites carrières, qui se socialisent et deviennent un hub d’échanges avec les autres médias sociaux. Elles ont aussi pris conscience de l’intérêt d’un outil comme LinkedIn. Les technologies mobiles se développent. Certaines n’y voient encore qu’une extension du site Web, alors qu’il faut “penser mobile”, avec les usages et les codes appropriés. Beaucoup d’entreprises ont maintenant un site qui s’adapte à différents formats : tablettes, smartphones. La prochaine étape sera l’intégration des formulaires. Les jeunes veulent pouvoir postuler depuis leur mobile.

E & C : Quels conseils donnez-vous aux entreprises ?

J.-N. C. : Ce qui est important, c’est d’avoir une stratégie claire que l’on pourra ensuite décliner sur les différents médias. Ces outils peuvent être utilisés comme caisse de résonance pour promouvoir la marque employeur, servir à capter une communauté pour favoriser les échanges. Mais ils sont parfois mal employés, et il nous est déjà arrivé de conseiller, par exemple, la fermeture d’une page Facebook. Il faut également y mettre les moyens nécessaires. Les banques sont très en pointe dans ce domaine. Dans un secteur en crise, elles ont besoin de restaurer la confiance, de montrer qu’elles continuent de recruter.