Les entreprises, et surtout les patrons, sont souvent accusées de faire passer les intérêts financiers avant les intérêts économiques réels, au détriment des salariés et même de la pérennité de l’entreprise. Le chef d’entreprise est soupçonné d’être à la botte des financeurs (banques et actionnaires) qui ont tendance à prendre l’entreprise comme une machine à cash.

Les auteurs, tous trois enseignants en économie, entendent, exemples à l’appui, en finir avec cette idée toute faite, qui encourage à la résignation. De nombreux chefs d’entreprise ne sont pas mus par l’appât du gain ou pas seulement. Il en existe pour qui la dimension patrimoniale passe au second plan et qui se battent quotidiennement pour le maintien de l’emploi ou pour le développement des territoires sur lesquels leur entreprise est implantée. À côté des cas d’espèces, qui suscitent l’admiration des auteurs, ces perspectives ouvertes sur une économie intégrante et solidaire permettent de sortir des poncifs sur l’inéluctable déclin de notre économie, qui tendent à paralyser tout esprit véritable d’entreprise.

Non, ni les délocalisations ni la décroissance ne sont des fatalités ; oui, le made in France est possible ; oui, la coopération entre les entreprises s’avère souvent plus profitable qu’une concurrence échevelée… Bref, il est possible de redonner du sens à un système économique qui semble en manquer, pour peu qu’on veuille bien ne pas perdre de vue que les hommes sont au centre du jeu. C’est là le moteur même de l’innovation.

L’économie qu’on aime !

Amandine Barthélémy, Sophie Keller et Romain Slitine, éditions Rue de l’Échiquier, 110 pages, 10 euros.