Un chômeur de plus de 50 ans a deux fois moins de chances de retrouver un emploi qu’un autre. De plus, sa durée d’inscription au chômage est presque deux fois plus longue : 442 jours, contre 257 pour l’ensemble des demandeurs d’emploi. L’âge reste, en effet, la principale cause du chômage de longue durée : sur le million de chômeurs de plus de 50 ans recensés fin 2012, 550 000 sont sans emploi depuis plus d’un an.

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a publié, le 5 septembre, un rapport sur “Le retour à l’emploi des seniors au chômage”. Christine Daniel, Laurence Eslous et Anousheh Karvar, les trois auteures, pointent la persistance de pratiques discriminatoires de la part des entreprises dans leurs processus de recrutement. Elles regrettent également le manque d’impact des politiques publiques, qui privilégient le maintien dans l’emploi mais sont peu évaluées sur le volet recrutement des seniors.

Ce qui les conduit à formuler quinze propositions tournant autour de cinq axes : renforcer la place du recrutement dans le contrat de génération (lire p. 4) ; lutter contre les discriminations en mettant en place de nouveaux indicateurs, en développant les méthodes de recrutement par simulation et en mobilisant le Défenseur des droits ; prévenir le chômage de longue durée des seniors en proposant une prise en charge précoce par Pôle emploi, afin d’éviter une exclusion définitive du marché du travail ; maintenir les conditions d’indemnisation plus favorables des demandeurs d’emploi seniors ; débloquer un budget annuel de 10 à 50 millions d’euros pour expérimenter un accompagnement renforcé des seniors dans leur retour à l’emploi. Cette enveloppe serait allouée à des opérations sélectionnées sur appels à projets.