Afin de ne pas rater le premier contact du salarié avec la santé et la sécurité au travail (SST), la métallurgie d’Alsace a traduit cette préoccupation dans une récen­te convention « pour une meilleure prise en charge de la SST dans les parcours vers l’emploi et l’accueil des nouveaux embauchés », signée par l’UIMM régionale, la Carsat Alsace-Moselle, la région, le rectorat et la Direccte.

En Alsace-Moselle, cette branche affiche des statistiques plutôt satisfaisantes. En 2012, son indice de fréquence situé à 28,8 a été inférieur de 5 points à la moyenne nationale du secteur, et il connaît une baisse constante (de 11 % en deux ans). Mais ce territoire n’échappe pas au phénomène général de surreprésentation des nouveaux arrivants dans les accidents du travail, dont un quart touche des personnes ayant moins d’un an d’ancienneté, estime la Carsat.

Cette convention devrait prochainement se déployer à l’échelle nationale. En attendant, l’UIMM Alsace invite les centres de formation et ses entreprises adhérentes à la décliner dès cet automne. Au stade de la formation initiale, le texte vise la diffusion plus large des documents papier et supports informatiques Synergie qui aident à prendre en compte les risques SST et à les prévenir.

Pour les entreprises, c’est une note technique courte mais dense de la Carsat Alsace-Moselle qui servira de guide : « Elle décrit une démarche d’accueil individuelle pour un nouvel entrant avant sa prise de poste, selon six étapes, en recommandant de désigner à chaque fois un pilote qui va du chef d’entreprise au chef d’atelier, au tuteur ou au collègue de travail. Mais elle n’impose rien : chaque entreprise reste entièrement libre de sa politique d’accueil, des actions et des moyens de mise en œuvre », souligne Aneta Kretz, responsable des questions de santé et sécurité à l’UIMM Alsace.

La démarche concerne tout nouvel arrivant, quels que que soient son âge et son statut : CDI, CDD, intérimaire, contrat d’alternance, stagiaire. Les six étapes proposées par le guide sont : l’accueil par la direction, la présentation générale de l’entreprise, la visite des locaux dans un ordre précis – usine complète, atelier puis poste de travail. Viennent ensuite la remise des documents traitant de la sécurité, une discussion avec le chef d’atelier puis un entretien de bilan avec la direction au bout d’un mois.

La note rappelle à l’entreprise les outils ou les actions concrètes, dont certaines sont obligatoires, comme la remise des EPI (équipements de protection individuelle), la notice de description de poste, la circulation en entreprise, l’attitude à avoir en cas d’accident. Elle invite à les consigner dans un livret d’accueil. « Elle décrit surtout un état d’esprit qui puisse diffuser la culture sécurité », souligne Aneta Kretz.

Le guide détaille la « mise en confiance » du nouvel arrivé par le fait d’aborder spontanément, avant même la sécurité, d’autres questions pratiques qui le préoccupent (cantine, parking, vestiaire…), ou de parler de ses connaissances préalables en SST. Il insiste sur le temps à accorder à cet accueil, le soin à apporter au choix des interlocuteurs, le besoin d’accompagner au-delà des premiers jours et la nécessité de démontrer que la SST est intégrée à tous les échelons, qu’elle implique le médecin du travail et les instances représentatives du personnel. En somme, pour reprendre l’expression du document, qu’elle n’est pas réléguée au rang de « sous-chapitre de la politique sociale ».