Laurent Castaing, directeur général du chantier naval STX à Saint-Nazaire, veut dénoncer une dizaine d’accords d’entreprise dans le but d’y diminuer de 5 % à 10 % le coût du travail. Il l’a confirmé le 24 octobre lors d’un comité d’entreprise extraordinaire. L’accord sur les 35 heures, datant de 1999, est le premier visé. La direction veut aussi revenir sur le compte épargne-temps, unifier son régime de primes, alléger en particulier celle versée en compensation des baisses de salaires en période de sous-charge de travail. Elle compte également revoir les moyens accordés aux syndicats.

La renégociation des accords va s’engager avec des syndicats qui refusent « le coup de rabot » social. Les élections professionnelles du 17 octobre dernier, auxquelles 77 % des salariés ont voté (10 % de plus qu’au dernier scrutin), ont confirmé la CGT en première place (33 % des voix) et lui ont fourni un allié avec qui éventuellement faire valoir un droit d’opposition, FO (19 %), hostile elle aussi à toute « régression sociale ». Mais en donnant 30 % à la CFDT, ils lui permettent de signer seule et de tenir son rôle de syndicat de proposition.

Le dialogue s’annonce viril. La CGT ne veut pas y entrer. Elle appelle à un premier débrayage le 31 octobre, au moment où, après consultation du comité d’entreprise, la direction doit annoncer sa décision.