Le chômage de notre jeunesse n’est pas seulement l’effet d’erreurs multiples de nos dirigeants dans les politiques de formation et d’insertion professionnelle, ni d’une conjoncture économique défavorable ; il n’est pas simplement l’effet d’un préjugé négatif des entreprises à l’endroit des jeunes, voire l’effet du peu d’empressement de ceux-ci à accepter des emplois sous-qualifiés, sans perspectives et mal payés… Il est, selon l’auteur, consultant et membre du Haut Conseil de l’éducation, une « faute morale ». Qu’est-ce à dire ? À peu près tout ce qui précède, mais assorti d’adjectifs plaçant tous ces errements, aveuglements, négligences, imprévoyances dans le domaine de l’éthique avant de relever du politique.

C’est sans doute pour avoir été concerné par la formation tout au long de sa carrière (notamment comme professeur puis directeur de HEC, puis comme responsable d’enseignement et de formation à la CCI de Paris) que Christian Vulliez aborde le problème de l’emploi des jeunes sous l’angle du moraliste, et c’est bien compréhensible puisqu’il était professionnellement au centre du problème. Cependant, les solutions qu’il préconise semblent rester en deçà de cette vertueuse indignation.

Après avoir tancé le côté ringard de l’approche économique à la française (comparée, notamment, au dynamisme des pays émergents), l’auteur reprend les antiennes sur la nécessité de raccrocher les décrocheurs, rationaliser – c’est-à-dire diminuer – les coûts de formation, revoir les méthodes d’orientation, booster l’apprentissage, réduire les frais d’embauche en s’attaquant au salaire minimum, diminuer les charges sociales et les impôts des entreprises… Pas très original.

Les Jeunes et l’emploi

Christian Vulliez, Eyrolles, 168 pages, 12 euros.