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PAS-DE-CALAIS HABITAT MISE SUR LES AÎNÉS

Pratiques | publié le : 29.10.2013 | FRANÇOIS LECOCQ

À la faveur de la signature d’un accord sur le contrat de génération portant sur l’embauche de 26 jeunes, l’OPH a formalisé sa politique de transmission des compétences.

Troisième office public de l’habitat (OPH) de France, Pas-de-Calais Habitat a signé un accord sur les contrats de génération dès le 18 avril dernier. L’entreprise, qui compte 863 salariés – dont 72 ont moins de 30 ans, et 182 ont 55 ans et plus –, doit faire face au vieillissement de ses équipes : à périmètre stable, les aînés représenteront 31 % de ses effectifs en 2016, soit dix points de plus qu’aujourd’hui.

Par cet accord, le bailleur social s’engage à recruter 26 jeunes d’ici à la fin 2015 et à maintenir dans l’emploi 20 % de ses collaborateurs seniors (de 55 ans et plus). Conclu avec la CGT et FO, le texte renforce la dimension du tutorat qui, bien que déjà présente, n’était pas formalisée à ce point. Des actions de valorisation sont menées sur les supports de communication interne, et « tous les collaborateurs âgés de 45 ans et plus bénéficient désormais d’un entretien de deuxième partie de carrière au cours duquel il leur est systématiquement proposé de devenir tuteur », annonce Pierre Dubois, DRH de Pas-de-Calais Habitat.

Identifier les profils en amont

Pour affermir le dispositif, la direction des ressources humaines, en partenariat avec les responsables hiérarchiques, identifie en amont les profils pouvant assurer le passage de relais (aptitudes, motivation) et évalue ensuite chaque candidature volontaire. « Tout le monde n’est pas apte à exercer cette mission et nous devrons expliquer les refus », expose Pierre Dubois.

Les collaborateurs concernés bénéficieront systématiquement d’une formation générique d’une ou deux journées, assurée par un organisme extérieur, le Siadep, qui appartient au réseau des CCI. Les contenus portent sur les modalités de transmission des savoir-faire et savoir-être et de partage des compétences. Des sessions sont déjà prévues pour deux groupes de huit tuteurs.

La durée du tutorat est comprise entre trois et vingt-quatre mois pour les salariés dont le départ à la retraite est prévu dans ce laps de temps, la durée maximale étant de six mois pour les autres.

L’accord prévoit, en outre, une rémunération complémentaire de 5 % du salaire mensuel brut pour les salariés se trouvant à deux ans ou moins de la retraite (qui effectueront une mission de trois à vingt-quatre mois). Les autres tuteurs bénéficient d’un montant forfaitaire de 120 euros bruts pour chaque mois de tutorat effectif.

« C’est une avancée, car aucun complément de salaire n’était prévu jusqu’à présent », se réjouit Stéphane Delplace, secrétaire du comité d’entreprise et délégué syndical FO. Pour Patricia Vermeersch, responsable de l’administration du personnel et de la paie, « c’est une vraie reconnaissance quand on assure, comme moi, du tutorat depuis des années sans toucher de rétribution. Mais j’aurais continué de toute façon, car c’est fondamental pour la bonne intégration des nouveaux salariés », assure-t-elle.

Le dispositif prévoit enfin une évaluation à travers une charte du tutorat. Ce document, qui implique le tutoré, le tuteur, son responsable hiérarchique et la DRH, fixe les différentes étapes de la mission, liste les compétences à transmettre et rend compte de leur degré d’acquisition. Une prise en main appréciée des nouveaux embauchés.

Recruté en juin dernier à la gestion du personnel, Loïc Lemoine, 25 ans, a bénéficié d’un double tutorat dispensé par un salarié du service qui allait partir à la retraite (pendant trois mois) et par un autre collaborateur reconnu pour ses compétences techniques dans le domaine de la paie (six mois de suivi). « Après trois expériences professionnelles dans la grande distribution, l’assurance mutualiste et le secteur hospitalier, c’est la première fois que je suis aussi bien accompagné lors de mon intégration, ce qui a vraiment facilité ma prise de poste », conclut-il.

Auteur

  • FRANÇOIS LECOCQ