Paradoxe : les pôles de compétitivité qui sont censés construire l’avenir industriel de la France ne seraient pas forcément très compétitifs, précisément, en matière de formation ! C’est ce que révèle une étude menée auprès de deux pôles de compétitivité rhônalpins, Plastipolis et Techtera, par Gérard Auffret, expert CFDT régional. L’étude n’est pas exhaustive et nationale, mais pointe de potentiels points sensibles dans tous les pôles de compétitivité.

Selon l’étude, les pratiques de formation sont hétérogènes et en rapport avec la taille des entreprises : les plus modestes ne disposent pas de services RH leur permettant de développer de véritables politiques. De même, comme ailleurs, les salariés les mieux formés ont davantage accès à la formation ; et, quand les ouvriers y accèdent, celle-ci porte essentiellement sur la sécurité et l’adaptation au poste, rarement sur l’acquisition de nouvelles compétences propres à sécuriser leur parcours. De plus, les actions de formation non formalisées dominent : « Il n’y a pas de lien entre formation professionnelle des salariés et logique d’innovation des pôles compétitivité », constate l’expert.

Mieux formaliser les compétences acquises afin de les transférer dans d’autres situa­tions de travail et intégrer un savoir théorique dans sa pratique professionnelle ; et développer la validation extérieure et la VAE, sinon « la valorisation personnelle du savoir-faire devient difficile », constate l’étude.

Autres pistes : développer la formation aux métiers de l’entreprise et ne pas se concentrer sur les fonctions support ; et réhabiliter la formation individuelle dans la montée en compétence collective de l’entreprise.