Le fameux choc de 2006, qui devait inverser au profit des chômeurs le rapport entre l’offre et la demande d’emploi, ne s’est pas produit. Pourtant, des entreprises sont aujourd’hui obligées de rappeler des salariés à la retraite faute de trouver sur le marché de l’emploi les compétences nécessaires. En outre, les retraités sont les principaux contributeurs à la vie associative, qui constitue la clé de voûte de la solidarité dans notre pays.

Les auteurs, du cabinet ExpertConnect – spécialisé dans la mise en relation des retraités qui désirent retravailler et des entreprises –, expliquent comment à la fois répondre aux besoins de seniors de rester créatifs et établir une vraie complémentarité entre le business, l’économie sociale et le bénévolat. Pour eux, multiplier les transitions entre l’emploi et la retraite répond aux attentes des individus autant qu’à celles d’une société dans laquelle l’espérance de vie ne cesse de reculer. Ils y voient une solution écologique de gestion des préretraites et des post-retraites, qui aurait l’avantage de contribuer à améliorer la santé des contributeurs et des entreprises.

Mais la France doit pour cela opérer une révolution culturelle et législative afin de laisser émerger des solutions flexibles et innovantes. Le comble serait, pour les auteurs, de devoir délocaliser des emplois faute de compétences disponibles dans les frontières de l’Hexagone, alors même que ces compétences existent bel et bien. La retraite, de ce point de vue, constitue un véritable gâchis de compétences.

60+ actifs

C. Young, G. Effront et J.-Y. Ruaux, h’Artpon éditions, 208 pages, 17 euros.