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LES EMPLOYEURS FRANÇAIS PEU CONCERNÉS PAR LE VIEILLISSEMENT DES SALARIÉS

Actualités | publié le : 18.03.2014 | MARIETTE KAMMERER

En France plus qu’ailleurs en Europe, l’anticipation des enjeux RH liés au vieillissement est encore insuffisante.

Les employeurs français semblent moins réactifs que leurs homologues européens face aux questions de l’âge. C’est ce qui ressort des résultats de l’étude “Ageing workforce” du cabinet Towers Watson sur les enjeux RH liés au vieillissement de la population active à l’horizon 2020. L’enquête a été réalisée à l’automne 2013 auprès de 480 dirigeants d’entreprises de plus de 2 000 salariés dans trente pays européens, dont 33 françaises.

Le vieillissement est un fait accepté, mais moins en France qu’ailleurs : 71 % des dirigeants européens – contre 58 % des français – s’attendent à voir augmenter la part des seniors dans leurs effectifs. Des salariés seniors qui, en majorité, sont perçus comme étant ni moins productifs, ni moins motivés que les jeunes, et plus compétents.

La première conséquence attendue du vieillissement est la hausse des coûts des avantages sociaux versés aux salariés (assurance maladie, retraite). La deuxième répercussion envisagée est la flexibilité du travail (horaires adaptés, retraite progressive), davantage citée par les Européens que par les Français.

Maintien dans l’emploi

Les enjeux RH jugés les plus importants par les entreprises européennes d’ici 2020 sont la gestion des talents (47 %), la motivation (34 %) et le contrôle des coûts (28 %). Les employeurs français se distinguent en affichant comme priorité RH n° 1 le maintien des salariés dans l’emploi (45 %), perçue comme une attente forte des salariés eux-mêmes. Mais ils envisagent cette évolution comme une difficulté à venir : un tiers d’entre eux confient qu’il s’agit de l’un des principaux problèmes de ressources humaines, contre 13 % au niveau européen.

Pour répondre à ces enjeux, les entreprises prévoient d’utiliser la flexibilité (horaires et télétravail) et d’adapter leur offre d’avantages sociaux. La démarche de formation est davantage citée par les Européens (46 %) que par les Français (36 %).

« Face au vieillissement, l’adaptation des entreprises françaises paraît plus lente, davantage inscrite dans la réaction que dans l’anticipation du changement », interprète Mourad Bentoumi, directeur du département retraite chez Towers Watson. Autant de crispations qui fragilisent davantage les plus de 50 ans, alors que le chômage sur cette tranche d’âge a augmenté de 12,3 % en 2013 contre 5,7 % pour l’ensemble de la population française et que le taux d’emploi des 55-64 ans en France reste parmi les plus faibles de la zone OCDE.

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER