Les labels « ne sont pas une finalité, mais ils crédibilisent une démarche et permettent de se remettre en question tous les dix-huit mois », déclare Mathilde Durie, RRH de Norsys, qui a obtenu les labels Égalité et Diversité en 2009. « Depuis 2006, nous travaillons sur l’égalité de traitement et sur la diversité comme un élément de la performance globale », déclare la responsable.

La société de services d’origine lilloise, qui fête ses vingt ans d’activité cette année et emploie 330 personnes réparties sur cinq sites (Lille, Paris, Lyon, Sophia Antipolis et Marrakech), accumule les distinctions (Great place to work, trophée Mecenova) attestant son intérêt pour le capital humain. Son Pdg et fondateur, Sylvain Breuzard, par ailleurs ancien président du Centre des jeunes dirigeants (CJD), voit dans la diversité et l’égalité de traitement trois intérêts: économique, humain et sociétal.

L’intérêt économique de la démarche de Norsys se concrétise dans le recrutement et la fidélisation des salariés.

Le coût du recrutement étant élevé, en termes de temps de recherche de profils très qualifiés, de réalisation d’entretiens RH et d’entretiens techniques puis d’intégration, la RRH est convaincue que cette démarche contribue à fidéliser les salariés. « Dans le secteur des services informatiques, il existe une pénurie de profils, et nous devons être très proactifs pour trouver des candidats. Lorsque nous les recevons en entretien, notre engagement en matière d’égalité et de diversité est un élément différenciateur vis-à-vis de nos concurrents », estime Mathilde Durie. La société réalise une soixantaine de recrutements par an.

Au-delà des labels officiels, la SSII s’impose un label interne qu’elle a baptisé « performance globale », comprenant 23 engagements, parmi lesquels l’égalité et la diversité.

Dans ce cadre, elle réalise un audit annuel auprès de ses salariés. En 2013, 70 % d’entre eux ont répondu au questionnaire, et plus de 95 % estiment que chaque collaborateur est respecté dans l’entreprise, quels que soient l’âge, le sexe, l’origine ethnique, la religion, l’orientation sexuelle ou le handicap. C’est sur ce dernier point que des progrès restent à faire, la société n’employant que 2,8 % de salariés handicapés. « Nous participons à un dispositif visant à faire monter en compétences vers nos métiers des personnes handicapées et, en parallèle, nous avons entrepris une démarche pour être capables d’accueillir et d’accompagner des salariés handica pés. Depuis 2009, une référente handicap joue un rôle de facilitatrice auprès de nos différentes agences », précise Mathilde Durie.

Malgré ses efforts, la société de services ne pense pas atteindre le quota légal dans les prochaines années.

Activité : ingénierie et conseil informatique.

Effectif : 300 salariés en France.

Chiffre d’affaires : 26,5 millions d’euros en 2013.

Le capital humain étant le principal atout d’une SSII, Norsys investit dans la formation, et 77,6 % des salariés ont été formés en 2013. Dans le cadre de son « école des managers », elle a mis en place des formations afin de lutter contre les stéréotypes et les préjugés, et de favoriser l’égalité professionnelle. Ces formations sont animées par le Pdg et la RRH en personne, afin de démontrer l’implication de la direction. Par ailleurs, pour marquer son intérêt auprès de la société civile, Norsys met en œuvre des parrainages de personnes peu ou pas diplômées. Sylvain Breuzard a créé en 2010 le Réseau étincelle, une association visant à réinsérer les jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire. L’association travaille avec des missions locales à Lille, en région parisienne et en Alsace.