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Enquête

L’ENJEU DU PREMIER JOUR

Enquête | publié le : 29.04.2014 | CHRISTIAN ROBISCHON

Un parcours d’intégration intense le jour d’arrivée: la Salm, fabricante des Cuisines Schmidt, a choisi d’insister d’emblée sur la prévention de la sécurité au travail de ses intérimaires. Avec succès.

Pour l’entreprise, l’essentiel se joue le premier jour. « La sécurité occupe la plus grande partie du parcours d’intégration, identique à celui d’un CDI, conformément à notre philosophie d’entreprise: le salarié intérimaire a les mêmes droits et les mêmes devoirs qu’un collaborateur permanent », décrit Yann Favry, responsable HSE (hygiène, sécurité et environnement) de la Salm.

L’effectif moyen de 100 à 150 salariés temporaires ne se distingue pas par une accidentologie très différente des CDI. Pour le taux de fréquence avec arrêts, l’écart était d’un point l’an dernier: la Salm a enregistré un taux de 8,72 sans les intérimaires et de 9,74 en les comptabilisant. Le différentiel était du même ordre en 2012. L’an dernier, les intérimaires n’ont été victimes d’aucun accident dont l’importance vienne affecter le taux de gravité, situé à 0,52.

Des managers impliqués

Le matin de leur arrivée, les nouveaux intérimaires reçoivent du service HSE une formation générale collective de deux heures à la sécurité dans l’entreprise, qui débouche sur un QCM (questionnaire à choix multiples). En dessous de 10 bonnes réponses sur 15, l’exercice est répété.

Chaque nouvel entrant déjeune ensuite en tête-à-tête avec le n + 1 (chef d’équipe, chef d’atelier), et l’après-midi, celui-ci lui dispense une seconde formation de deux heures, individuelle cette fois-ci, dédiée à la sécurité à son futur poste de travail. « Nous avons voulu confier cette mission aux managers pour bien souligner que les premiers responsables sécurité de l’atelier, ce sont eux », expose Yann Favry.

La session déroule la fiche de sécurité au poste pour en décliner chaque point et évaluer sa compréhension par l’intérimaire. Une mauvaise réponse entraîne un rappel écrit de la consigne, celle-ci est répétée jusqu’à la bonne assimilation. La personne reconnaît avoir bien compris en apposant sa signature. La traçabilité apporte un élément de preuve si la responsabilité juridique de l’employeur venait à être engagée. « Avait-il compris ? est la première question qui nous est posée en cas d’accident », rappelle Yann Favry.

Un suivi individualisé de trois semaines

L’entreprise vérifie ensuite régulièrement si les questions de sécurité demeurent bien assimilées, jusqu’au terme des trois semaines de parcours d’intégration. Selon elle, un suivi aussi individualisé ne serait pas possible si une vague d’intérimaires déferlait dans une même partie d’usine. Aussi, la Salm veille à les répartir un par un dans des ateliers différents pour éviter leur surreprésentation.

Pour ce qui concerne la prévention en matière de santé, le processus ne diffère pas selon que le nouvel embauché est intérimaire ou en CDI. De par l’activité de la Salm, les troubles musculo-squelettiques forment le principal risque professionnel. Les intérimaires y sont potentiellement plus exposés, car ils occupent presque tous un poste peu qualifié de manutention ou de production. Mais comme ils sont plus jeunes, ils ne se signalent pas par une pathologie particulière, au contraire, selon l’entreprise. Ils ne sont pas surreprésentés dans les indicateurs de premiers symptômes spécifiques à la Salm (lire Entreprise & Carrières n° 994) et aucun ne se trouve dans les six cas de maladies professionnelles actuellement déclarés.

SOCIÉTÉ ALSACIENNE DE MEUBLES (SALM)

• Activité : fabricant de meubles de cuisine (Cuisines Schmidt et Cuisinella).

• Effectif : 1 233 permanents et 119 intérimaires à fin 2013.

• Chiffre d’affaires : 380 millions d’euros en 2012.

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON