Fière d’être la première destination touristique mondiale, la France tend à ignorer d’une part la chute constante de ses parts de marché et de l’autre le fait que les recettes journalières liées aux activités touristiques se situent maintenant derrière celles des États-Unis et de l’Espagne. L’image du service à la française est loin en effet d’être appréciée par les visiteurs étrangers, ce qui représente une réelle menace pour un secteur qui emploie un million de salariés.

Les auteurs, ingénieurs des mines et spécialistes du tourisme, expliquent notamment les effets péjoratifs liés au “mythe du laquais” dont pâtissent les métiers de service en France. Si l’on veut éviter de tuer la poule aux œufs d’or de ce premier secteur économique français, une véritable révolution culturelle est à mettre en œuvre pour passer à une logique contractuelle du service telle qu’elle a cours par exemple aux États-Unis, où personne ne se sent dégradé de devoir, à titre professionnel, se mettre au service de la clientèle.

Entre autres réformes nécessaires pour faire évoluer des infrastructures vieillissantes et inadaptées aux attentes de la clientèle, il s’agit pour la France de dépasser un blocage psychologique dont les racines dans notre histoire remontent à l’Ancien Régime. L’enjeu n’est rien moins que la préservation d’un secteur qui, quels que soient les avantages culturels et patrimoniaux du pays, pourrait être vite mis en difficulté par les efforts d’autres pays concurrents. Il serait dangereux de considérer le tourisme comme une sorte de rente définitivement acquise.

Industrie du tourisme

Julien Barnu et Amine Hamouche, Presses des Mines, 88 pages, 22 euros.