Le coaching n’a cessé de se diversifier : coaching de dirigeants, d’image, de bien-être, coaching d’équipes, d’organisations, etc. Sous cette apparence de diversité réside en fait une visée unique : adapter le comportement de l’individu à ce que les organisations attendent de lui ; le rendre tout à la fois conforme au modèle du salarié idéal et plus performant pour le plus grand bénéfice des organisations. Soit un même modèle prescriptif, visant à adapter l’individu à sa fonction productive.

Récusant ce type de coaching adaptatif, les sociologues qui ont contribué à ce numéro hors série de la revue Le sujet dans la cité estiment qu’une autre forme d’accompagnement de l’individu au travail, fondé non sur le comportementalisme mais sur la psychanalyse, est non seulement possible mais nécessaire. En un temps où la mobilisation subjective des salariés n’a jamais été aussi forte et où l’exacerbation des contradictions des modèles productifs mobilise le sujet dans sa réflexivité et sa subjectivité, les individus au travail ont certainement besoin d’être accompagnés pour se dégager des paradoxes auxquels ils sont soumis : faire toujours plus avec moins, travailler collectivement mais en étant évalués et rémunérés sur des critères individuels, faire mieux et plus vite, etc.

Les auteurs préconisent de permettre à l’individu de prendre ses distances avec l’entreprise en comprenant ce qui lui arrive au travail. Il s’agit là d’un accompagnement sociologique, personnalisé, certes, mais qui n’omet plus la dimension collective de l’activité. L’objectif consiste à aider l’individu à se déprendre du discours dominant, qui l’embarrasse dans ses choix et l’aliène.

Du coaching à l’accompagnement professionnel personnalisé

Sous la direction de Dominique Jaillon, L’Harmattan, 236 pages, 22 euros.