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Enquête

« ÉVITONS VINGT CONTRÔLES DIFFÉRENTS D’OPCA »

Enquête | publié le : 08.07.2014 | L. G.

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« ÉVITONS VINGT CONTRÔLES DIFFÉRENTS D’OPCA »

Crédit photo L. G.

Les prestataires de formation craignent que chaque financeur (Opca, région) développe son type de contrôle. La FFP plaide pour la reconnaissance par tous des normes ISO, NF et OPQF.

« Les Opca héritent d’une mission de contrôle de la qualité qui leur est donnée très formellement. Or de nombreux outils sont déjà disponibles et suffisants pour assurer en partie ce contrôle : ISO, OPQF, normes Afnor… Veillons à ne pas ajouter de nouvelles obligations aux prestataires de formation, et ne perdons pas la valeur née des travaux précédents. Évitons 20 contrôles différents d’Opca et gardons une cohérence nationale, sinon, ce sera ingérable. Par ailleurs, fondamentalement, il est aujourd’hui difficile d’aller plus loin en termes de norme a priori : celles qui existent sont suffisantes. »

Voilà résumée l’analyse de Sana Ronda, pilote, au nom de la FFP, du groupe de travail ISO sur une future norme générique pour les prestataires de formation, et responsable de l’organisme de formation Linguaphone. Elle reconnaît que, « parfois, les Opca sont abusés, et les montants peuvent être importants. Mais une surnormalisation n’empêchera pas ces abus, de même qu’elle n’est pas garante de résultat et de performance de la formation. Ne gaspillons pas l’énergie pour la création de nouveaux labels, utilisons ce qui existe déjà, ou ce qui est en construction ».

Trois outils de certification

Ce qui est largement utilisé aujourd’hui, c’est la qualification OPQF (l’organisme a les compétences pour proposer les formations à son catalogue, la garantie concerne la qualité du contenu), la certification NF service formation (qui porte sur la qualité du service et la restitution) et la norme ISO 9000 (système international de management de la qualité).

Ce qui est en construction, c’est une prochaine norme internationale ISO pour la qualité de service des prestations de formation. Mi-mai, plusieurs nations (Japon, Chine, Allemagne, Canada et France) de ce groupe ISO se sont réunies à Paris, invitées par la FFP. Objectif : poursuivre le travail d’élaboration d’une future norme qualité pour les prestataires de formation en dehors de la formation initiale. Elle s’appliquera à toutes les formations hors champ formel, qu’elles s’adressent aux enfants, aux adultes, aux professionnels ou aux consommateurs privés. Elle sera reconnue en France et à l’extérieur et viendra compléter le standard de l’Éducation nationale. La construction d’une telle norme prend en général trois ans. Un an de travail a déjà été mené, et la particularité de ce chantier est d’être parti d’une norme internationale sur les langues (lire Entreprise & Carrières n° 994, 1015 et 1163) pour aller vers une norme généraliste.

Finalisation pour le printemps 2015

À ce jour, une ébauche poussée de cette norme circule entre tous les pays de l’ISO, qui peuvent donner leur appréciation technique: une approbation définitive est attendue pour le printemps 2015.

Deux types de normes ISO existent. Les normes systèmes, plutôt applicables aux grosses structures, décrivent le système organisationnel et de management nécessaire pour produire la qualité attendue. Les normes de services, elles, fonctionnent sur l’observation de ce qui se passe. C’est dans cette deuxième logique que se situe la norme en construction : elle décrit des étapes et des repères. « Cette norme de services sera particulièrement utile pour les petits organismes de formation, qui doivent faire face à un marché qui demande de plus en plus de certification qualité », assure Sana Ronda.

Aujourd’hui, la FFP cherche à obtenir le soutien des Opca dans la construction de cette norme, et Sana Ronda assure que « ceux-ci expriment de bonnes réactions. D’ailleurs, Opcalia et Agefos aident et financent le groupe de travail ». La bonne formule, selon elle, serait d’envisager cette norme comme un socle commun de qualité reconnu par tous, sur lequel, au besoin, les Opca ou les régions pourraient demander des éléments complémentaires.

Et de conclure : « Le résultat de la formation ne se résume pas à la qualité du module, il dépend surtout de l’apprenant, du pilotage du processus par le responsable formation et du n + 1 dans l’avant et l’après formation ! De plus, l’évaluation d’une action de formation ne va pas aller en se simplifiant, car travail et formation tendent à se rapprocher. Ce sera plus efficace au final, mais moins simple à départager. »

Auteur

  • L. G.