logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’enquête

l’interview : Sébastien Alby responsable des affaires sociales groupe de Limagrain*

L’enquête | L’INTERVIEW | publié le : 16.09.2014 | H. T.

Image

l’interview : Sébastien Alby responsable des affaires sociales groupe de Limagrain*

Crédit photo H. T.

« Nous devons démontrer l’intérêt de notre offre d’épargne retraite »

Quelle perception a-t-on de la retraite supplémentaire à Limagrain ?

L’expression d’une attente dans ce domaine de la part des salariés et des organisations syndicales est restée anecdotique. Lorsque, en 2011, nous avons commencé à parler de Perco, nous n’avons pas eu beaucoup de succès auprès de nos interlocuteurs, y compris au niveau RH. Nous sommes cependant persuadés que la retraite par répartition ne suffira plus et qu’il vaut mieux commencer très tôt à se constituer une épargne retraite. Et nous pensons qu’il est de la responsabilité de Limagrain, non seulement de proposer une offre complète d’épargne aux salariés, mais aussi de les accompagner dans leur démarche. Mais il est vrai que, si le contexte économique est difficile, le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire est moins touché que d’autres…

Quelle est l’architecture actuelle de votre épargne salariale ?

Notre particularité est d’avoir un intéressement qui remonte à plus de vingt ans et qui a progressivement été étendu à l’international, avec une part groupe et une part entreprise. Cela nous permet de donner du sens à nos dispositifs, de renforcer le sentiment d’appartenance au groupe et d’associer les salariés de l’entreprise aux résultats de leur périmètre. Quelques sociétés sur la quinzaine que nous comptons en France versent de la participation, avec une imbrication des deux mécanismes. Nous avons un plan d’épargne groupe (PEG), créé en 1988 et commun à l’ensemble des entités hexagonales. Il comprend deux fonds dédiés aux salariés : Limagrain, dont la performance est proche de celle du livret A, et Limactif, plus dynamique avec 70 % d’actions, auxquels s’ajoute un fonds solidaire. Le Perco a été déployé de manière unilatérale fin 2011, car les négociations sur le sujet n’ont pas abouti. Enfin, une dizaine de nos entreprises en France ont, en fonction de leur histoire, un article 83 dont le taux de cotisation, réparti à 50/50 entre salarié et entreprise, est au minimum de 1,24 %.

Quelle est votre politique en matière d’épargne retraite ?

D’abord, nous avons voulu soutenir l’effort d’épargne retraite en distinguant le traitement du PEG de celui du Perco. Pour que le salarié y trouve un intérêt, seul ce dernier bénéficie d’un abondement, avec un taux dégressif par tranche de versement de 60 euros, le plafond étant de 180 euros pour 360 euros versés. Nous essayons, par ailleurs, de développer les articles 83. Nous avons, par exemple, étendu le régime de HM-Clause (semences potagères) à tous les salariés il y a un an. Perco et 83 sont pour nous complémentaires. Et les passerelles entre ces dispositifs et les comptes épargne-temps sont intéressantes. Nos salariés y ont déjà recours, et nous envisageons d’encourager cette possibilité de transfert de jours monétisés.

Mettre en place des outils est une chose, susciter l’adhésion en est une autre…

Ces outils ne servent évidemment à rien s’ils ne sont pas connus et utilisés. En matière de retraite supplémentaire, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup d’amalgames avec les offres disponibles à titre privé, comme le Perp. Du coup, les salariés ne sont pas forcément tentés par les dispositifs d’entreprise. Il faut aller les chercher et leur démontrer que notre offre est plus intéressante, insister, par exemple, sur l’absence de frais de gestion. Nous avons passé beaucoup de temps sur ce volet information en créant une brochure pédagogique, aux couleurs de Limagrain. Elle contient tout ce qu’il faut savoir sur le PEG, le Perco et les fonds de placement proposés et elle est remise à tout nouvel embauché.

Chaque salarié reçoit, en outre, deux ou trois fois par an, une lettre d’information sur les deux dispositifs d’épargne : performance des fonds, données économiques contextuelles, focus sur tel ou tel point… Enfin, nous avons organisé, l’année dernière, une huitaine de réunions d’information pour les salariés de différents sites, avec notre partenaire financier BNP Paribas. Une démarche appréciée, que nous allons reconduire au moment du versement de l’intéressement.

Cet effort porte-t-il ses fruits ?

Un salarié sur quatre utilise désormais le Perco et, parmi ceux-ci, entre 90 % et 95 % versent au moins 360 euros pour bénéficier de l’abondement maximum. Nous avons aussi observé que si, au début, le Perco était essentiellement alimenté par les sommes issues de l’intéressement et de la participation, il reçoit de plus en plus de versements volontaires et programmés. Ce qui est très satisfaisant étant donné la nouveauté du dispositif.

* 4 000 salariés en France.

Auteur

  • H. T.