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Sur le terrain

Royal Mail joue le partenariat avec son syndicat

Sur le terrain | International | publié le : 04.11.2014 | Stéphanie Salti

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Royal Mail joue le partenariat avec son syndicat

Crédit photo Stéphanie Salti

Longtemps ennemis irréductibles, le CWU et la poste britannique ont conclu un accord de coopération, prélude à de nouvelles relations sociales apaisées.

La poste britannique, Royal Mail, et son principal syndicat, le CWU (Communication Workers Union), sont parvenus à une entente cordiale cette année. Une paix des braves encore impensable il y a deux ans, assise sur un accord de partenariat signé en janvier dernier, et saluée par le CIPD (la fédération professionnelle des RH) qui vient de décerner à la poste britannique l’award 2014 de la meilleure initiative en matière de relation avec les salariés.

Redéfinition des relations

Tout a commencé en décembre 2013 : le CWU menace de faire grève pendant la période de Noël. Les relations entre les partenaires sociaux se sont particulièrement dégradées depuis la privatisation de Royal Mail en octobre 2013, à laquelle le CWU était fermement opposé. La grève n’aura pas lieu : Royal Mail parvient finalement à négocier avec le CWU un accord salarial sur trois ans pour ses 139 000 employés, qui se traduit par une hausse des salaires de 3 % en 2013-2014, suivie d’une même hausse pour 2014-2015 et d’une autre de 2,8 % sur l’exercice 2015-2016. Mais, au-delà de cet accord salarial, les opposants d’hier s’engagent à éviter les grèves et à redéfinir leurs relations au travers d’un “agenda pour la croissance” (Agenda for growth). Une première dans le paysage britannique.

Plusieurs dossiers spécifiques, outre celui des salaires et des rémunérations, ont été retenus. Il est d’abord question d’accompagner la modernisation de Royal Mail et d’en améliorer l’efficacité tout en soutenant sa stratégie de développement dans les colis pour les clients individuels et pour les entreprises. La protection des employés de Royal Mail reste aussi au centre de ce nouvel agenda, avec la promesse de ne pas externaliser certaines opérations. Hors de question également de pratiquer des contrats “zéro heure”, particulièrement décriés de l’autre côté de la Manche. La direction s’engage également à tout mettre en œuvre pour éviter les licenciements contraints.

Réforme de la gouvernance

L’agenda pour la croissance comporte aussi un volet sur la stabilité industrielle, autrement dit la mise en œuvre des ressources nécessaires afin d’éviter la grève. Ce nouveau mode de fonctionnement passe par une réforme de la gouvernance : les syndicats pourront dorénavant participer aux différentes structures opérationnelles de Royal Mail (conseil d’administration, équipe de direction, équipes opérationnelles au niveau local et national) et faire entendre leurs voix.

Et, sous le nom de Growth Forum (forum pour la croissance), un certain nombre de rencontres entre syndicats et direction ont déjà eu lieu sur les thèmes de l’amélioration du service clients, du processus de traçabilité des colis ou d’un service de livraison le jour-même à Londres.

Lancé en juin dernier, un programme de formation vise au cours des quinze prochains mois à former quelque 7 500 salariés au total – représentants du CWU et responsables de Royal Mail confondus – aux nouveaux principes de travail en commun élaborés dans le programme Agenda for growth. « Tout le monde doit se sentir concerné par ce programme. Il ne s’agit pas pour les représentants du CWU de devenir des managers, ni aux managers de perdre leur identité : il s’agit au contraire pour nous tous de penser différemment sur ce que nous faisons et de garder de bons emplois dans cette entreprise. Nous voulons soutenir cela », explique Dave Ward, secrétaire général adjoint du CWU.

aucun licenciement contraint

Signe d’une relation apaisée : à l’annonce de la suppression possible de 1 300 emplois en mars dernier par Royal Mail, CWU a engagé des discussions formelles avec la direction du groupe. Le syndicat a reçu la confirmation qu’aucun licenciement contraint n’affecterait les salariés permanents.

DANS LES MÉDIAS

People Management Davantage de femmes à la City

De plus en plus de femmes travaillent à la City, selon une étude du cabinet de recrutement Astbury Marsden. Elles représentent 29 % de l’ensemble des salariés contre 20 % en 2013 ; 5 % proviennent du continent asiatique et 12 % sont indiennes. Cette proportion souligne le succès des programmes de diversité mis en œuvre ces dernières années par la place financière londonienne. 27 octobre 2014, People Management, magazine de la fonction RH.

BBC 19 000 salariées prêtes à attaquer Asda

Le numéro deux de la distribution alimentaire britannique Asda va faire face à une action en justice massive de la part de ses salariées. Motif : elles ne percevraient pas la même rémunération que leurs collègues masculins. Si les femmes gagnent ce procès, celui-ci pourrait avoir des répercussions retentissantes sur l’ensemble du secteur de la distribution outre-Manche. Le cabinet d’avocats en charge de ce dossier a d’ores et déjà reçu 19 000 demandes d’information de la part des salariées du supermarché. 24 octobre, BBC, télévision publique.

Auteur

  • Stéphanie Salti