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3 QUESTIONS À… Frédéric Henrion

ACTEURS | publié le : 20.01.2015 | EMMANUEL FRANCK

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3 QUESTIONS À… Frédéric Henrion

Crédit photo EMMANUEL FRANCK

DRH de Lyonnaise des Eaux, il est signataire d’un accord sur le don de jours de repos à des salariés dont un proche est gravement malade. Depuis la loi du 9 mai 2014, qui légalise cette démarche, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’y mettre, avec ou sans l’accord des syndicats.

Vous avez signé en novembre dernier, avec l’ensemble des syndicats, un accord sur le don de jours de repos au sein de Lyonnaise des Eaux. Quel est le contexte de cet accord ?

Au printemps dernier, des salariés de Bretagne ont spontanément souhaité donner des jours de repos à un de leur collègue dont l’enfant était gravement malade. Cela ne s’est malheureusement pas fait car nous n’avions pas d’accord collectif à l’époque. Mais cette demande, et la loi du 9 mai 2014, nous ont incités à traiter rapidement la question.

La négociation avec les syndicats a été rapide. Le seul point qui a donné lieu à discussion concernait le nombre de fonds de solidarité dans lesquels verser les jours de repos. Des syndicats préféraient un fonds par région, soit 14 au total. Cela a du sens, puisqu’il s’agit d’initiatives de proximité. Mais la gestion de ces fonds aurait été compliquée. De plus, il y avait un risque qu’ils ne soient pas suffisamment alimentés : dans les plus petites régions, il n’y a que 400 salariés, contre 8 500 sur le périmètre Lyonnaise des Eaux France SA. Cela plaidait pour une mutualisation. Tous les syndicats ont finalement signé.

Quelles sont les particularités de votre accord ? Est-ce difficile à mettre en œuvre ?

Nous avons souhaité que l’alimentation du fonds soit la plus large possible. Les salariés peuvent donc y déposer tous types de jours de repos excédant les vingt-quatre jours de congés payés légaux, dans la limite de six jours par année civile et par personne. Alors que la loi prévoit de réserver le bénéfice de ces dons aux parents d’enfants gravement malades, nous l’avons également ouvert aux conjoints. Le principe est : un jour donné = un jour reçu, quel que soit le salaire du donateur.

La mise en œuvre technique est simple : dans notre système informatisé de prise de congé, nous avons ouvert trois rubriques : pour le don de jours, pour demander à en bénéficier, et une rubrique pour l’administration.

Il y a actuellement 38 jours dans le fonds de solidarité, dont 30 donnés par l’entreprise. Nous n’avons pas encore fait une campagne de communication spécifique sur le sujet. Aucun jour n’a encore été consommé.

En quoi cet accord concourt-il à votre responsabilité sociale ?

Nous avions déjà signé un accord de RSE il y a deux ans, qui abordait beaucoup de sujets mais peu la qualité de vie au travail. Le don de jours de repos y participe. En outre, je suis persuadé qu’il favorise l’engagement et la solidarité entre les salariés.

Nous sommes également titulaire du label Diversité depuis le mois de juillet, donc avant l’accord sur le don de jours de repos. Ce dernier sera, j’espère, pris en compte par l’Afnor lors de l’évaluation du label à mi-parcours, ainsi que par Vigeo, l’agence de notation sociale à laquelle nous faisons appel.

Auteur

  • EMMANUEL FRANCK