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L’enquête

HERAKLES : LA PRIME AU LONG TERME

L’enquête | publié le : 20.01.2015 | JOSÉ GARCIA LOPEZ

Pour inciter ses salariés à utiliser leur CET en vue de la retraite, la filiale du groupe Safran a prévu un plafond d’alimentation qui augmente avec l’âge.

C’est le compte épargne-temps le plus récent du groupe Safran. L’accord CET d’Herakles harmonise les dispositifs de SNPE Matériaux Énergétiques (SME) et de Snecma Propulsion Solide (SPS), sociétés fusionnées deux ans auparavant.

Signé en avril 2014 par la CFE-CGC et la CFDT, le texte, non dénoncé par la CGT et SUD, majoritaires dans l’entreprise, instaure un outil conçu pour être utilisé sur la durée par les salariés : « Dans nos négociations avec la direction [laquelle n’a pas souhaité répondre à nos questions, NDLR], nous avons voulu limiter les effets pervers de la rémunération immédiate, qui n’est pas la vocation première du CET », martèle Philippe Géry, délégué syndical central CFE-CGC. Ainsi, les droits acquis par les intéressés ne peuvent être monétisés que dans la limite de dix jours par an, « de manière à ne pas convertir le CET en sursalaire », poursuit-il. Et les congés payés légaux sont exclus du compte. Dans l’optique de favoriser les départs anticipés à la retraite, l’alimentation du CET varie en fonction de l’âge du salarié. De 10 jours par an, le plafond passe à 15 jours à partir de 50 ans puis à 20 jours à partir de 55 ans. « Les stratégies d’épargne diffèrent en fonction de l’âge des salariés. La cinquantaine venue, les personnes se préoccupent davantage de leur départ à la retraite », commente Philippe Géry.

Conformément à l’accord du groupe Safran sur le contrat de génération, l’entreprise verse un abondement équivalent à 20 % du nombre de jours cumulés dans le CET, dans la limite de 25 jours, aux salariés en fin de carrière souhaitant partir de manière anticipée. « À ce jour, le CET est peu utilisé dans le cadre des départs anticipés, car Herakles relève du régime de cessation anticipée d’activité pour les travailleurs de l’amiante* », commente Jean-Marc Lavoix, délégué CFDT. Il n’empêche, le recours au CET pour anticiper le départ à la retraite pourrait intéresser d’ici à quelques années les jeunes collaborateurs et, sans attendre, les quelque 30 % d’ingénieurs et de cadres de l’entreprise.

ACHATS DE TRIMESTRES

Les salariés peuvent aussi utiliser leur compte pour améliorer le montant de leur future retraite. En alimentant, dans la limite de dix jours par an, le Perco Safran. Les sommes affectées à ce plan d’épargne bénéficient d’un abondement de 100 % du montant versé jusqu’à 300 euros par an et de 50 % jusqu’à 900 euros. Cette passerelle entre CET et épargne retraite constitue d’ailleurs une première depuis la mise en place du Perco en 2012, qui pourrait faire tache d’huile dans le groupe.

Autre faculté offerte aux salariés à travers leur CET : acheter des trimestres d’assurance vieillesse. Cette mesure concerne ceux qui prennent l’engagement écrit de partir à la retraite dès l’obtention du nombre suffisant de trimestres. Dans ce cadre, ces collaborateurs bénéficient d’une aide de l’entreprise dans les limites de 1 000 euros par trimestre racheté et de huit trimestres au total.

S’il est encore trop tôt pour juger du taux d’adhésion au dispositif, moins d’un an après son lancement, Philippe Géry voit dans les résultats des précédents CET un bon présage : « Dans les ex-sociétés fusionnées, près de 100 % des salariés disposaient déjà d’un CET actif, alimenté et utilisé. »

* Les salariés âgés d’au moins 50 ans ayant travaillé dans un établissement de fabrication de matériau contenant de l’amiante peuvent bénéficier d’une préretraite à 60 ans diminuée du tiers de la durée travaillée sur le site amianté.

REPÈRES

Activité

Propulsion aéronautique et spatiale.

Effectif

3 300 salariés.

Chiffres d’affaires 2013

14,7 milliards d’euros.

Auteur

  • JOSÉ GARCIA LOPEZ