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LA SEMAINE

Insertion professionnelle : Petit regain de confiance CHEZ LES JEUNES DIPLÔMÉS

LA SEMAINE | publié le : 03.02.2015 | Sabine Germain

Les jeunes diplômés croient un peu plus cette année dans leur chance de trouver un emploi en France, selon le baromètre annuel de Deloitte. La société de conseil se penche aussi sur les aspirations des jeunes expatriés qui, eux, envisagent de plus en plus de ne pas rentrer.

Les jeunes diplômés voient plus volontiers leur avenir en France : 79 % considèrent que l’Hexagone a des atouts, soit 4 points de plus qu’en 2013. Par ailleurs, ils ne sont plus que 21 % à vouloir s’expatrier contre 28 % l’année dernière. C’est ce qu’indique le baromètre annuel de l’humeur des jeunes diplômés du cabinet Deloitte, réalisé par Opinion Way et publié le 27 janvier. Les mille jeunes diplômés interrogés témoignent aussi d’un niveau de confiance dans l’entreprise plus élevé qu’en 2014. Ce taux a bondi de 6 points, mais ne dépasse toujours pas la barre symbolique des 50 % : il est de 49 % en moyenne, mais seulement de 35 % pour les chercheurs d’emploi, contre 59 % pour les jeunes en poste.

60 % en emploi.

Depuis moins de trois ans, 60 % sont en emploi : c’est 9 points de plus qu’en 2014. « Cette tendance est évidemment positive, commente Jean-Marc Mickeler, directeur des ressources humaines de Deloitte France. Mais elle mérite d’être relativisée » : parce qu’un tel niveau d’emploi des jeunes n’a rien de réjouissant ; et parce que 31 % d’entre eux sont employés en CDD (+ 8 points par rapport à 2014) et 18 % à temps partiel (+ 6 points).

Les jeunes en poste ont une vision très utilitariste de leur emploi : c’est le moyen de gagner sa vie (61 %) avant d’être une source d’épanouissement personnel (26 %) ou un moyen de s’insérer dans la société (13 %). « La quête d’épanouissement personnel tend à s’élever avec le niveau de diplômes », observe Jean-Marc Mickeler. Diplômes qui restent perçus comme le meilleur sésame vers le monde du travail : ils permettent de trouver un emploi (35 %), de le choisir (25 %) et d’obtenir une bonne rémunération (22 %).

L’accès à l’emploi reste pourtant compliqué : il faut envoyer en moyenne 29 CV pour être embauché… et même 38 en région parisienne. Cet indicateur ne cesse de se dégrader : les jeunes salariés ne devaient envoyer “que” 16 CV en 2013 pour trouver un emploi. Du coup, pour les jeunes sans emploi, le niveau de confiance dans leur capacité à trouver un poste dans les six prochains mois reste bas (51 %), bien qu’il ait progressé de 6 points par rapport à 2014.

La principale source d’inquiétude de Jean-Marc Mickeler est dans le sentiment exprimé par les jeunes que leur formation est en décalage avec ce que les entreprises attendent d’eux : 39 % des jeunes diplômés ont le sentiment qu’ils n’utilisent jamais (9 %) ou seulement rarement (30 %) les compétences qu’ils ont acquises lors de leur cursus scolaire. « Nous sommes là au cœur du sujet, commente Jean-Marc Mickeler. Il n’est pas normal d’avoir une offre de formation initiale aussi pléthorique mais aussi décalée par rapport aux besoins des entreprises. »

Expatriation sans retour.

Si l’expatriation semble un peu moins tentante, elle s’envisage de plus en plus sans retour. Alors que la plupart imaginent partir à l’étranger moins de cinq ans (69 %), une frange de plus en plus importante de jeunes diplômés pense quitter définitivement la France (31 % contre 28 % l’an passé). Dans ce cas, c’est avant tout la crainte de ne pas trouver d’emploi en France (53 %) qui les motive ; mais aussi l’envie d’enrichir leur CV (45 %), de maîtriser une langue étrangère (42 %), de travailler dans un milieu professionnel plus positif (39 %) ou dans un environnement culturel différent (39 %).

Deloitte a aussi interrogé 496 expatriés de moins de 35 ans sur leurs motivations : « 13 % sont partis depuis plus de dix ans, observe Jean-Marc Mickeler. Il y a fort peu de chance qu’on les revoie un jour. » A fortiori quand ils cumulent des hauts niveaux de diplômes et de rémunérations : 65 % des jeunes expatriés considèrent que leur avenir professionnel se joue à l’étranger. Mais ce taux monte à 73 % pour les plus diplômés et à 76 % pour les jeunes gagnant plus de 3 000 euros par mois. « Il est temps que les pouvoirs publics et les employeurs s’emparent de cette question », estime-t-il.

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  • Sabine Germain