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3 questions à… Alexis Rérolle

ACTEURS | publié le : 10.02.2015 | Emmanuel Franck

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3 questions à… Alexis Rérolle

Crédit photo Emmanuel Franck

Directeur des ressources humaines de Hachette Livre, il est signataire d’un accord d’égalité professionnelle enrichi d’une thématique spécifique à la rémunération et à l’évolution de carrière.

Vous avez signé un accord d’égalité professionnelle début décembre. Dans quel contexte ?

L’accord portant sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes a été signé au sein de la société Hachette Livre SA (1 424 salariés fin 2013), la plus grosse entité du groupe Hachette Livre en France (Hachette Livre France est constitué de 29 sociétés). Il fait suite à un premier accord négocié en 2012, qui avait déjà été signé par l’ensemble des organisations syndicales représentatives dans l’entreprise (CFDT, CFTC, CGT et CFE-CGC). Cet accord triennal avait besoin d’être renouvelé et les organisations syndicales avaient des attentes fortes sur certaines thématiques qui n’avaient pas ou peu été abordées en 2012, comme la rémunération, l’évolution de carrière et l’articulation vie privée-vie professionnelle.

Le constat partagé avec les partenaires sociaux lors de nos échanges est qu’au global, il n’y a pas de discrimination dans nos recrutements ni dans la gestion de carrière, les femmes représentant aujourd’hui 54 % de nos effectifs (dont 50 % des cadres dirigeants et 60 % des membres du comité exécutif) et les niveaux de rémunération entre femmes et hommes étant équivalents à métier, âges et ancienneté similaires.

En revanche, si au global la répartition hommes-femmes est assez équilibrée, il y a de forts déséquilibres selon les métiers : les métiers de l’édition, qui représentent la moitié des effectifs, sont très féminisés (70 % de femmes) et ceux de la distribution et de l’informatique beaucoup moins (35 % de femmes), avec une plus forte proportion d’hommes expérimentés et sur des postes de direction.

Le contexte est aussi celui d’une entreprise ayant une forte proportion de cadres, basée à Paris et en région parisienne essentiellement, avec ce que cela comporte comme débat sur l’équilibre vie privée et vie professionnelle, et dans un secteur qui attire plus les femmes que les hommes.

Quelles sont les mesures nouvelles, ou innovantes, ou extralégales de ? votre accord égalité professionnelle ?

Les thématiques abordées dans l’accord de 2012 ont été reprises et enrichies de nouvelles dispositions, et une thématique spécifique à la rémunération et à l’évolution de carrière a été ajoutée.

Nous avons notamment prévu que les absences pour congés paternité ne pénaliseraient pas le calcul des 13e et 14e mois ni les compléments associés, nous avons défini des dispositions afin que les pères puissent assister aux examens prénataux, des dispositions pour permettre aux salariés à temps partiel (des femmes à 90 %) d’assister aux réunions et aux formations sur leur temps de travail, nous avons également défini que les hommes et les femmes bénéficieraient en proportion des mêmes pourcentages d’augmentation individuelle et des mêmes pourcentages de promotion ; nous avons également prévu de présenter à chaque recrutement des candidats hommes et femmes dans les métiers les plus déséquilibrés, afin de tendre vers un rééquilibrage au sein de nos équipes.

Comment les négociations se sont-elles passées ? Des points ont-ils fait débat ?

Les négociations ont été constructives pour toutes les parties puisque l’accord a été signé à l’unanimité. Il y a eu évidemment des débats intenses sur plusieurs sujets, et quatre réunions ont été nécessaires pour aboutir à l’accord, mais ces débats, ouverts et francs, traduisent la qualité du dialogue social dans l’entreprise. Les échanges n’ont pas seulement concerné les mesures envisagées mais aussi le diagnostic fait de la situation des hommes et des femmes dans l’entreprise.

Auteur

  • Emmanuel Franck