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LA SEMAINE

emploi : Les emplois d’avenir FONT LEURS PREUVES SUR LE TERRAIN

LA SEMAINE | publié le : 17.02.2015 | Élodie Sarfati

Peu de recrutements opportunistes, un moyen d’accéder à l’emploi stable : une étude dresse un bilan globalement positif des emplois d’avenir, mais pointe les difficultés à monter les formations.

Fruit d’entretiens menés avec les acteurs dans six territoires, une étude sur les emplois d’avenir a été publiée par l’Institut Bertrand-Schwartz, le centre de ressources des missions locales, le 5 février. Ses enseignements sont parfois surprenants : ainsi, les jeunes en emplois d’avenir, bien que peu ou pas qualifiés, sont loin d’être inexpérimentés : la plupart ont multiplié les CDD avant de décrocher leur contrat. « Ils sont moins à la recherche d’une première expérience qu’en quête d’un emploi durable », note le rapport.

Reconversion.

Pour certains, l’emploi d’avenir est même une voie vers la reconversion professionnelle, comme pour ce jeune qui a travaillé six ans dans la boulangerie avant de s’orienter vers le métier d’aide médico-psychologique. Intégrés dans une logique parcours, les emplois d’avenir ne touchent donc pas les jeunes les plus éloignés de l’emploi, mais, du coup, « apparaissent difficilement accessibles aux plus jeunes, ceux de la tranche des 16-20 ans, qui, disposant de peu d’expériences professionnelles et de moins d’autonomie, se heurtent à la concurrence de leurs aînés ».

Du côté des employeurs, le recours aux emplois d’avenir répond également à différentes stratégies. Dans les collectivités locales, il s’agit d’abord d’une logique de GPEC, avec l’anticipation de départs à la retraite, qui peut se combiner avec un objectif politique de soutien au dispositif. Pour maintenir les jeunes sur le territoire, des petites communes rurales ont créé des emplois polyvalents ou mutualisés.

Si les effets d’aubaine « semblent relativement minoritaires », ils se retrouvent essentiellement dans le secteur marchand. En particulier dans la vente ou la restauration où, par ailleurs, les recrutements « ne sont pas toujours de qualité, avec des temps partiels, des rythmes de travail denses, une absence de tutorat et une difficulté pour accepter de mettre en place des parcours de formation ».

Enfin, la déclinaison locale de conventions nationales dans les “grands comptes” (SNCF, La Poste, Carrefour…) n’est guère probante, car les embauches ont été principalement réalisées en Île-de-France, où sont situés les sièges de ces entreprises. D’où « une inégalité de traitement ressentie par les territoires ».

Freins à la formation.

La formation reste le volet des emplois d’avenir le plus difficile à mettre en œuvre. Obligatoire, elle consiste, la plupart du temps, en des formations d’adaptation et se heurte à plusieurs freins : réticence des employeurs à laisser partir les jeunes en formation, absence d’offres sur le territoire, difficulté à trouver les financements. Face à ces écueils, les missions locales, à qui sont dévolus la mise en œuvre et le suivi des emplois d’avenir, ont des marges de manœuvre réduites, pointent les auteurs de l’étude.

Auteur

  • Élodie Sarfati