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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

La chronique | publié le : 10.03.2015 |

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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

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Manager au XXIe siècle

Dix rubriques vous ont permis d’analyser les grands bouleversements qui attendent tous les managers. S’il fallait les résumer…

1. L’accélération fait perdre de nombreux repères. Où est le sens ? Le foisonnement et l’urgence militent pour plus de réactivité, de souplesse et de pragmatisme.

Le manager était un réducteur d’incertitudes, il explique l’incertitude, donne confiance et accompagne le changement.

2. La mondialisation bouleverse aussi nos référents. L’impératif est de s’aligner sur les performances des meilleurs au monde (les “best in class”) ou de se différencier par l’innovation ou le service.

Le manager cadrait le travail, il incite à s’ouvrir, à se comparer aux meilleurs, à coopérer, à aimer servir.

3. La révolution du numérique permet l’accès libre et immédiat à l’échange et au savoir. Elle est une source infinie d’efficacité et d’innovations. L’agilité digitale est devenue un impératif.

Le manager était un sachant, il est un communiquant. Le manager était le chef dans toute sa verticalité, il anime des réseaux horizontaux de compétences et de pratiques.

4. La financiarisation de l’économie a engendré la dictature du court terme et du reporting, précarisé de nombreux emplois, dévalorisé le contenu du travail. Notre monde ne serait-il qu’une marchandise ?

Le manager se focalisait sur les résultats, il partage un défi, véritable ancrage d’équipe.

5. L’effritement des institutions et des idéologies collectives individualise les attentes vis-à-vis du travail et relativise toute autorité. Leur pouvoir structurant et normatif disparaît : à chacun sa vision du monde !

Le manager représentait l’ordre établi, il personnalise et contextualise son management.

6. La féminisation du monde occidental fait percevoir le travail comme une praxis relationnelle. Le masculin l’emporte de moins en moins sur le féminin. Bientôt, les hommes et les femmes seront égales !

Le manager encourageait des valeurs dites masculines (réussite, pugnacité, performance…), il développe aussi l’attention, le dialogue, l’empathie, le soutien.

7. Le développement durable dénonce l’hypertrophie de la recherche d’efficacité au détriment de nos environnements. L’entreprise n’est plus seulement face à son marché, mais aussi face à la société.

Le manager gérait son activité dans son coin, il en anticipe les impacts et se doit d’être exemplaire.

8. La montée de l’émotion sur la raison appelle à l’intelligence relationnelle et situationnelle. Aujourd’hui l’émotion n’est plus taboue : son expression permet d’être soi et facilite la mise en mouvement.

Le manager avait statutairement raison, il est proche de ses collaborateurs et tient compte des ressentis.

9. Le vieillissement de la population allonge la vie professionnelle et fait cohabiter plusieurs générations. Les jeunes peuvent en savoir plus que leurs aînés.

Le manager capitalisait les savoirs, il socialise les pratiques. Il favorise la collaboration et l’employabilité de chacun.

10. L’émergence dans les pays riches du droit à la qualité de vie au travail éloigne du travail aveugle et conduit à une recherche de développement personnel et d’équilibre de vie. Positivons !

Le manager apportait de l’ordre, il est source de vie et d’enthousiasme.

Le management se “déprocesse”. Il se personnalise et se contextualise pour gagner en proximité, souplesse, souci des tiers. Il ne s’agit plus nécessairement d’être les meilleurs du monde, mais d’être simplement et durablement meilleurs au monde.