Un homme, avec vingt-cinq ans d’ancienneté, ayant exercé des fonctions syndicales : c’est le profil type de l’administrateur salarié, selon l’enquête du cabinet d’avocats Pinsent Masons, organisateur des premières assises des administrateurs salariés, le 5 mars, avec le Collège des Bernardins, l’Institut français des administrateurs et Réalités du dialogue social.

Parmi les 122 administrateurs interrogés (un sur huit est issu de la loi relative à la sécurisation de l’emploi de juin 2013), près de 30 % n’ont pas reçu de formation spécifique, 54 % estiment qu’il leur manque quelques compétences et 75 % assurent avoir besoin de moyens supplémentaires (heures de délégation, réunions préparatoires entre administrateurs, avec la présidence ou avec le secrétariat général).

S’ils affirment être suffisamment écoutés par le conseil et jugent que leur présence améliore l’efficacité de leur entreprise, les deux tiers des salariés mandatés sont convaincus que certains sujets sensibles sont traités dans le cadre d’un préconseil. Ils souhaitent très majoritairement que le conseil passe plus de temps sur les RH et la stratégie, alors que seulement 7 % d’entre eux aimeraient plancher davantage sur la rémunération des dirigeants. « Les administrateurs salariés considèrent que ce n’est vraiment pas le cœur du sujet », affirme l’auteur de l’étude, Me Christophe Clerc.

La moitié des administrateurs salariés des entreprises privées perçoivent des jetons de présence, reversés à leur syndicat dans 90 % des cas. Les trois quarts des sondés considèrent la prise en compte du mandat dans leur parcours professionnel insuffisante, voire inexistante.