Hewlett Packard (HP) a accouché, dans la douleur, d’un accord sur l’égalité professionnelle. Il a fallu des mois aux partenaires sociaux, aidés d’experts, pour s’accorder sur la méthode de calcul des écarts de rémunération.
La direction de HP et les principales organisations syndicales de l’entreprise (CFTC, CFE-CGC et Unsa) ont signé, début mars, un accord d’égalité professionnelle, après dix-neuf mois de négociations. Les signataires se sont notamment mis d’accord sur une enveloppe de rattrapage des salaires de 0,4 % de la masse salariale sur trois ans (durée de l’accord), équivalant à 1,2 million d’euros. Les longs débats entre les syndicats et la direction n’ont pas tant porté sur cette enveloppe que sur la méthode de calcul des écarts de rémunération, qui déclenche ensuite les rattrapages.
Explications nécessaires. Les signataires consacrent huit pages de l’accord à expliquer cette méthode statistique (dite “régression linéaire multiple”, lire Entreprise & Carrières n° 1228), finalement imposée par la direction après des mois de discussions et la consultation de plusieurs experts. Celle-ci a l’avantage d’être robuste et de contourner les écueils du dispositif utilisé auparavant (“compa-ratio”), notamment le problème de la taille des échantillons de comparaison.
Mais cette approche a l’inconvénient d’être compliquée à expliquer. Dans ce but, les signataires prévoient de publier un guide pratique. Il complétera l’accord lui-même et les multiples explications déjà fournies, notamment par la CFTC sur son blog. Le syndicat concède d’ailleurs que les débats techniques sur la méthode dépassent « largement » les compétences de ses représentants. Quant à la CFDT, elle a préféré ne pas signer l’accord, dont elle reconnaît par ailleurs les qualités, au motif que certains paramètres utilisés sont « obscurs ».
L’accord aborde par ailleurs la question des recrutements (avec des objectifs chiffrés), de la promotion et de l’articulation entre la vie professionnelle et la vie privée.
Accord accessible sur le site <
