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80 % DES DRH ATTENDENT une simplification du compte pénibilité

ZOOM | publié le : 19.05.2015 | Emmanuel Franck

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80 % DES DRH ATTENDENT une simplification du compte pénibilité

Crédit photo Emmanuel Franck

Selon notre baromètre annuel Défis RH Inergie-ANDRH, 4 DRH sur 5 veulent que le compte pénibilité soit simplifié, y compris ceux qui sont techniquement capables de le mettre en place. Autre enseignement, les baisses de charges voulues par le gouvernement dans le cadre du CICE commencent à se faire sentir.

La polémique bat son plein sur le compte pénibilité. Interrogés dans le cadre de notre 6e baromètre annuel Défis RH*, réalisé par Inergie en partenariat avec l’ANDRH, les DRH attendent massivement des mesures de simplification : 80 % sont dans cet état d’esprit, « y compris parmi les 23 % qui se disent opérationnels pour mettre en place le compte pénibilité », explique Luc Vidal, directeur général adjoint du pôle opinion au sein d’Inergie-groupe Obea. « Il n’est pas étonnant que si peu d’entreprises soient prêtes : les décrets sortent tard et, surtout, le dispositif est compliqué, une vraie usine à gaz. Avant même qu’il n’existe, il a fallu créer une commission de simplification, c’est tout de même un signe », s’emporte Jean-Paul Charlez, président de l’ANDRH et DGRH d’Etam.

Deux missions

Très décrié par le patronat, le compte pénibilité fait actuellement l’objet de deux missions : la première consiste en un travail d’appui aux branches professionnelles pour construire des modes d’emploi ; elle est confiée à Michel de Virville, qui avait déjà formulé des recommandations pratiques de mise en œuvre du compte l’an dernier ; la seconde est menée par le député PS Christophe Sirugue et par Gérard Huot, ancien président de la CCI de l’Essonne, qui doivent faire des propositions pour simplifier sa mise en œuvre d’ici au mois de juin. « Il faut simplifier drastiquement », conclut le président de l’ANDRH.

Baisses de charges sociales

Les questions de notre baromètre concernaient aussi les baisses de charges sociales. Elles commencent à produire leurs effets. Conjuguées à un frémissement de croissance, se traduiront-elles par une reprise de l’emploi ? Un tiers des DRH interrogés dans le cadre de notre baromètre déclarent que le pacte de responsabilité se traduit par des baisses de charges « significatives ». « C’est ce que le gouvernement attendait », relève Luc Vidal. « Un tiers, cela paraît peu, compte tenu du fait que le CICE concerne toutes les entreprises », s’étonne Jean-Paul Charlez. Dans son secteur (commerce et distribution), les DRH sont beaucoup plus nombreux (64 %) à avoir ressenti les baisses de charge. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ne concerne que les salaires en dessous de 2,5 smic. Il produit donc davantage d’effets dans les secteurs où les salaires se concentrent sous ce niveau.

Investissements

La manière dont les entreprises utilisent les baisses de charges est intéressante. Plus de la moitié (55 %) des DRH concernés déclarent qu’elles serviront à réaliser des investissements et à faire de la recherche. « C’est plutôt un bon signal pour l’économie », relève Luc Vidal. « Le vrai baromètre est celui du chômage », estime, de son côté, Jean-Paul Charlez, qui souligne que ces baisses de charges font suite à des hausses. Elles serviront ensuite à créer des emplois (selon 27 % des DRH), à augmenter les marges (19 %), à baisser les prix des produits (10 %) et à proposer une politique de rémunération plus attractive (9 %). Enfin, 22 % des DRH ne savent pas à quoi elles seront utilisées. Les créations d’emploi en contrepartie des réductions de charges ne sont donc pas (encore ?) au rendez-vous, ce que confirment les chiffres du chômage. Un sujet qui a fait polémique l’année dernière, notamment concernant les contreparties dans les accords de branche relatifs au pacte de responsabilité. « Les branches ne peuvent pas s’engager sur des créations nettes d’emploi, parce que ce ne sont pas elles qui embauchent et parce qu’il est difficile d’anticiper », explique le président de l’ANDRH. Ainsi, quelle valeur peut avoir un engagement dans la branche commerce et distribution quand Vivarte (André, La Halle aux vêtements) supprime 1 600 emplois ? La polémique s’est désormais calmée, étant entendu que les investissements d’aujourd’hui seront peut-être les emplois de demain.

* Sondage réalisé entre le 16 mars et le 10 avril 2015 auprès de 210 professionnels des ressources humaines, principalement des DRH et des RRH.

La loi de sécurisation convainc 23 % des DRH

Votée il y a deux ans, la loi de sécurisation de l’emploi convainc un peu plus les patrons des RH. Ainsi, 23 % des DRH (+ 6 % par rapport à Défis RH 2014) déclarent qu’elle leur a permis de maintenir des emplois malgré des difficultés conjoncturelles. C’est six points de plus que lors de notre dernier baromètre. « Ces progrès ne s’expliquent pas par le développement des accords de maintien dans l’emploi », avance Luc Vidal, directeur général adjoint du pôle opinion au sein d’Inergie-groupe Obea. De fait, très peu ont été signés. Comme l’année dernière, 29 % des DRH estiment que la loi de sécurisation leur a permis de simplifier la mise en œuvre d’un PSE.

Auteur

  • Emmanuel Franck