La motivation est un thème classique du management. Parler de plaisir au travail, c’est cependant franchir un pas de plus vers l’intimité du salarié. Gilles Charpenel, cofondateur du Laboratoire d’innovation managériale, franchit cette barrière de plus en plus ténue qui sépare la sphère professionnelle de la sphère privée. Deux choses sont notables dans sa démarche. D’une part, elle émane d’un homme tout à la fois conseil en management et en communication ; de l’autre, elle s’inscrit malgré sa hardiesse presque importune – comme souvent le marketing et la publicité – dans une logique en phase avec l’individualisation et surtout la personnalisation des conditions de travail. Puisqu’on est maintenant censé apporter au travail non seulement son savoir-faire, mais aussi son savoir-être, rien d’étonnant à ce que le plaisir, jusqu’ici réservé à la vie affective, voire sensuelle, franchisse le seuil de l’entreprise pour devenir une “ficelle” du management. Que cela “plaise” ou non, manipuler le désir fait aussi parti du management, c’est un signe des temps.