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3 questions à… Rémi Crinière

ACTEURS | publié le : 01.12.2015 | Violette Queuniet

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3 questions à… Rémi Crinière

Crédit photo Violette Queuniet

Le responsable du département RSE de H&M France, qui vient de signer un accord-cadre mondial avec deux organisations syndicales, IndustriALL Global Union et IF Metall, explique pourquoi le groupe suédois souhaite diffuser la culture de la négociation chez ses fournisseurs* et rappelle les actions déjà engagées.

Pourquoi avez-vous signé cet accord-cadre mondial (ACM) ?

En tant qu’entreprise suédoise, H&M a une forte culture du dialogue social. Nous estimons que la négociation collective est déterminante pour obtenir des salaires décents et une amélioration des conditions de travail dans notre chaîne d’approvisionnement. Or, dans un certain nombre de pays, c’est plutôt la culture de l’affrontement qui prévaut. C’est pourquoi nous nous appuyons sur IndustriALL Global Union et IF Metall (Fédération syndicale suédoise des métallurgistes), qui s’engagent à développer les capacités de négociation auprès des représentants syndicaux locaux chez nos fournisseurs. L’objectif est d’y développer et renforcer la culture du dialogue et d’une négociation constructive. De notre côté, nous nous assurerons que nos fournisseurs directs respectent les droits de la personne et les droits syndicaux sur le lieu de travail. C’est d’ailleurs déjà le cas : pour pouvoir travailler avec nous, les fabricants, partout dans le monde, doivent répondre à un certain nombre d’exigences en matière sociale : liberté d’association, respect du salaire minimum, négociations salariales annuelles, etc. Cet accord n’apporte donc pas de changements dans nos engagements, mais il en facilite la mise en œuvre.

Qu’est-il prévu pour s’assurer de l’application de l’accord ?

La nouveauté de l’accord, c’est la création de comités de suivi à l’échelon national et international. Le principe de base, c’est que les problèmes sociaux sont réglés au niveau local du fournisseur. C’est l’échelon le plus pertinent pour des avancées sociales rapides et efficaces. Si, en dépit du soutien que nous apportons au fournisseur et de celui qu’apporte IndustriALL Global Union aux syndicats locaux, il n’existe pas de point d’accord, les parties pourront se référer à un comité national de suivi qui facilitera la négociation et débloquera certains freins. Les comités nationaux joueront en quelque sorte un rôle de médiation. Ce sont des comités paritaires, composés de représentants d’IndustriALL et de H&M. Ils sont créés, dans un premier temps, pour des pays prioritaires, où la culture du dialogue social est moins ancrée, comme le Cambodge, le Bangladesh, le Myanmar [ex-Birmanie, NDLR] et la Turquie. Enfin, un comité de suivi a été créé au niveau international où siègent IF Metall, IndustriALL Global Union et H&M. Celui-ci viendra en soutien des comités nationaux pour apporter des recommandations ou appuyer une décision locale. Il évaluera également la bonne mise en place de cet accord-cadre au niveau mondial.

Sur quelles pratiques internes le groupe H&M s’est-il appuyé pour construire cet accord ?

Les critères sociaux, avec les critères environnementaux, sont déterminants dans le choix de nos fournisseurs. Nous les sélectionnons sur la base d’audits très précis et ils obtiennent des commandes en fonction de leur notation. Dans certains pays, nous aidons nos fournisseurs, à travers le programme Fair living wage – salaires plus justes –, à mettre en place des grilles de rémunération pour aller au-delà du salaire de subsistance et permettre une évolution salariale. En favorisant le développement des relations sociales, l’accord permettra d’avancer dans le sens de ces initiatives.

* Environ 1 900 usines de fournisseurs du groupe. L’accord concernera 1,6 million de salariés.

Auteur

  • Violette Queuniet