En dix ans, les effectifs du siège de Danone ont augmenté de 10 %. De quoi se sentir à l’étroit, d’autant plus que les espaces étaient mal utilisés. La trentaine de salles de réunion, d’un format homogène pouvant accueillir de dix à douze personnes, étaient certes très prisées (avec un taux d’occupation supérieur à 90 %) mais elles l’étaient le plus souvent par cinq ou six collaborateurs. La priorité a donc été de flexibiliser les espaces de travail collaboratifs en offrant la possibilité de se réunir de manière informelle ou pas, en petits ou grands groupes.

Un cabinet d’architectes a proposé de découper l’espace de travail en deux. Car même avec les moyens d’isolation phoniques les plus performants, mélanger les lieux de travail individuels et les espaces de réunion est rarement performant.

D’un côté, des espaces collaboratifs avec un système de réservation de salles de réunion plus flexible : si l’espace n’est pas occupé au bout de 15 minutes, la réservation est annulée. Les personnes en visite au siège sont également mieux accueillies, que ce soit un directeur d’une BU de passage pour une réunion ou des consultants extérieurs, qui disposent de “tables d’hôtes” et d’un casier à disposition.

De l’autre côté, les plateaux sont toujours répartis par service. Mais seuls 20 % des bureaux sont individuels et fixes. Ce sont ceux des personnes qui restent plus de 80 % de leur temps au cours de la semaine assises derrière leur écran. Sont concernés essentiellement les postes d’assistants – une centaine sur les 550 occupants du siège –, et quelques cadres sédentaires à 100 % de leur temps, comme les comptables. « Nous avons souhaité développer le travail collaboratif, en réduisant l’espace alloué aux bureaux individuels afin de gagner de la surface pour les espaces dynamiques, et pouvoir ainsi répondre aux différents besoins de rencontres dans une journée : réfléchir à plusieurs dans une salle de créativité, organiser une visioconférence à deux avec l’étranger, réunir son équipe dans un espace détente, faire un point sur l’activité en groupe restreint… », énumère Évelyne Llauro Barres, DRH du siège.

Avec l’accord télétravail, qui prévoit une journée dédiée par semaine, le nombre de salariés sédentaires présents en permanence a été réduit. Et, le temps des travaux, les télétravailleurs ont même pu s’absenter jusqu’à deux jours par semaine, du fait des nuisances sonores. Car la mise en place de ce nouvel espace de travail est progressive, à raison d’un plateau par mois. « Dès le premier mois, les collaborateurs ont pu voir concrètement comment leur environnement professionnel allait évoluer, ce qui a réduit les craintes que certains avaient remontées de ne plus travailler sur leur propre poste », assure la DRH. Fini les photos de famille sur le bureau.

Toutefois des casiers de rangements sur des étagères ont été mis à disposition pour y laisser ses affaires. Car, à chaque fois qu’on quitte le bureau, on doit « faire place propre » et partir avec ses dossiers sous le bras. « C’est un réflexe à prendre, on ne doit pas s’attribuer un espace de travail de façon permanente : on le partage avec d’autres, affirme Évelyne Llauro Barres. Bien sûr, certains collaborateurs ont tendance à aller au même bureau par habitude. Ce qui compte, c’est que chacun puisse trouver une place quand il revient d’une réunion ou arrive le matin, ce qui est le cas aujourd’hui. » Début avril, tous les plateaux seront installés et tous les nomades et les sédentaires devront y trouver leur place.

Activité

Agroalimentaire.

Effectif monde

Environ 100 000 salariés.

Chiffre d’affaires monde

21 milliards d’euros en 2014.