logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Acteurs

3 questions à… Sébastien Graff

Acteurs | publié le : 16.02.2016 | Catherine Sanson-Stern

Image

3 questions à… Sébastien Graff

Crédit photo Catherine Sanson-Stern

Le DRH et chargé du développement stratégique du groupe agroalimentaire InVivo a signé le 19 novembre 2015, avec tous les syndicats sauf la CGT, un deuxième accord égalité professionnelle, diversité, conciliation de la vie professionnelle avec la vie privée.

Pourquoi avez-vous signé un nouvel accord égalité ?

Notre précédent accord égalité-diversité, très novateur en 2011, était le premier dans la coopération agricole, un secteur historiquement masculin. Nous y abordions tout ce qu’il est possible de faire pour l’égalité entre hommes et femmes en termes de recrutement, de formation, de suivi des carrières, avec des engagements à la résorption des écarts de salaires. Pour la première fois dans une entreprise de ce secteur, nous avons instauré le “congé Schueller”, c’est-à-dire l’allongement du congé maternité. Après quatre ans d’application du précédent accord, nous avons remis tout le monde autour de la table pour examiner ce qui a bien ou moins bien fonctionné et voir comment le moderniser.

Ce qui a bien marché, c’est tout ce qui concerne l’accompagnement des femmes au retour de congé maternité. Nos contingents – agronomes, commerciaux, marketing ou R & D – se sont fortement féminisés. Nous sommes passés de 20 %-25 % de personnel féminin dans nos recrutements à quasiment 50 %-50 % aujourd’hui. Nous avons de plus en plus de femmes managers, qui occupent des postes importants dans la finance, le juridique, et aussi dans la direction d’usines ou de business units. Le comité de direction est passé d’aucune femme sur 33 membres avant 2010 à 3 aujourd’hui. Pour les prochaines admissions, il y a trois femmes sur les quatre profils étudiés. Ce n’est pas magique, mais les référentiels bougent.

Quels sont les principaux éléments de cet accord ?

Deux chapitres prolongent le précédent accord et deux chapitres sont nouveaux. Ce qui est prolongé et modernisé concerne la mixité dans les métiers, en termes de recrutement, de promotion, de suivi des parcours professionnels, d’accès à la formation et de suivi des rémunérations. Le “congé Schueller” est reconduit, et nous avons ajouté le maintien du salaire durant le congé paternité.

La nouveauté est la mise en place de services de type conciergerie pour améliorer la conciliation entre vie privée et vie professionnelle. L’accord prévoit également une charte sur les déplacements professionnels et les réunions : éviter les réunions à 17 heures le vendredi, les déplacements en France et à l’international le week-end et les jours fériés…

Notre innovation est le don de jours de repos par des collègues à des salariés dont un proche – parent, enfant ou conjoint – est malade ou handicapé, abondé à 10 % par l’entreprise.

Quelles sont ses étapes d’application ?

Les décisions s’appliquent de facto à toutes les filiales françaises dès la signature, mais vont se décliner progressivement selon les lieux, car les problématiques ne sont pas les mêmes dans des unités de production en 3 x 8, des bureaux ou un centre de recherche. L’accord fait l’objet d’une formation à tous les nouveaux managers, embauchés ou promus. Nous allons aussi lancer une campagne de communication interne, avec flyers, journées à thème illustrées par des exemples de réussites. Cela marche mieux sur le terrain que de porter l’égalité et la diversité comme un étendard…

Auteur

  • Catherine Sanson-Stern