55 % des grandes entreprises estiment que la réforme les incitera à recourir davantage aux outils numériques pour leurs formations.
C’est une majorité nette (55 %), et qui aurait certainement été supérieure si un petit tiers (29 %) des grandes entreprises interrogées par l’Association française des industriels numériques de l’éducation et de la formation (Afinef)* pendant l’été 2015 n’avaient pu répondre sur ce sujet à ce moment de l’année.
Conséquences : à l’horizon 2020, 30 % de ces grandes entreprises pensent que l’e-learning représentera entre la moitié (51 %) et la totalité de leur effort de formation, contre 6 % aujourd’hui ! Et un autre tiers prévoit de se situer dans une fourchette de 26 % à 50 % de l’effort de formation, contre 12 % aujourd’hui. À l’opposé, le taux de celles qui envisagent un recours à l’e-learning se limitant à moins de 10 % de l’effort de formation s’effondre de 54 % à 6 %. Une marée. Tout cela dans les cinq ans à venir.
La moitié des grandes entreprises accroissent leur recours à l’e-learning du fait de la réforme en cours. Pour elles, cette nouvelle donne exige de rendre la formation accessible au plus grand nombre (64 %), de certifier les parcours en intégrant l’e-learning (60 %), de dispenser des formations innovantes (54 %), d’améliorer l’attractivité des offres de formation (51 %), de répondre à une obligation de formation (51 %), d’en suivre une en dehors du temps de travail (49 %), d’accroître la compétitivité des offres e-learning par rapport au présentiel (31 %)… Des notions bien en phase avec la montée des exigences constatée partout dans les analyses et les déclarations de responsables de formation.
Selon eux, les dispositifs pédagogiques utilisés doivent « rendre la formation plus accessible à une majorité », « augmenter la performance terrain des salariés », « diminuer les coûts de formation »… mais également la rendre « plus ludique », « plus attractive » et permettre « d’évaluer les apprenants avant, durant et après la formation ».
L’e-learning devrait continuer à s’implanter dans les grandes entreprises françaises, alors même que 90 % d’entre elles l’utilisent déjà et, pour une majorité (60 %), depuis plus de trois ans, assure le baromètre Afinef.
Les motivations initiales à l’introduction de l’e-learning sont bien connues et vont se renforcer : réduire et optimiser les coûts de formation, en améliorer la qualité et l’efficacité, déployer rapidement des actions de formation, former plus de salariés à budget constant et en juste à temps…
Aujourd’hui, en termes de fréquence de formation par le digital, des constantes apparaissent : la moitié (46 %) des grandes entreprises forment toujours moins de 25 % de leur effectif via le digital, et un cinquième (18 %) les forment ainsi de 20 % à 50 %. Mais le taux d’entreprises formant entre 51 % et 75 % de leur effectif via l’e-learning a déjà bondi de 6 % à 14 % entre 2014 et 2015, année charnière de la réforme. Rendant crédibles les perspectives annoncées pour 2020.
* Enquête conduite sur un panel de 200 entreprises entre mai et septembre 2015, dont 70 % ayant plus de 1 000 salariés.