Directeur pilotage des transformations et conduite du changement à la DRH du Groupe BPCE, il a négocié l’accord triennal sur les conditions de vie au travail dans la branche Banque populaire, signé le 6 juillet 2016. Il en explique les enjeux.
Il s’agit du premier accord sur ce thème signé au niveau de la branche Banque populaire, qui représente 18 entreprises et 31 000 salariés.
Les habitudes de la clientèle évoluent avec le digital, cela impacte beaucoup les métiers de la banque et impose des transformations de plus en plus rapides, avec des conséquences importantes sur les conditions de travail. Convaincus que notre pérennité tient à l’équilibre entre performance économique, satisfaction clients et conditions de travail, nous avons voulu encadrer les pratiques des entreprises par cet accord et promouvoir une approche préventive.
Signé par quatre organisations syndicales totalisant 77 % de représentativité, ce texte donne une impulsion aux négociations locales : toutes les entreprises de la branche s’engagent à ouvrir ou poursuivre des discussions sur tout ou partie des quatre axes de l’accord, qui sont la conciliation vie professionnelle-vie personnelle, l’organisation du travail, l’évolution du management et l’accompagnement des transformations.
Sur l’accompagnement des transformations numériques, qui est un axe majeur de l’accord, il incite les entreprises à anticiper les conséquences de tout grand projet ayant un impact significatif sur les conditions de travail et à proposer des dispositifs d’accompagnement. L’accord réaffirme le rôle clé du management dans cet accompagnement et recommande de mettre en place des formations et des ateliers de codéveloppement pour les managers, des baromètres sociaux et des dispositifs d’écoute des collaborateurs. Au niveau de la branche, nous ferons un effort de communication et de partage d’informations avec les organisations syndicales sur les grands projets en cours, afin de favoriser l’adhésion des collaborateurs.
L’accord affirme l’intérêt de la branche pour le télétravail et encourage les entreprises à le mettre en place. Il crée un nouveau droit individuel à la déconnexion, qui prévoit la non-obligation de répondre aux e-mails en dehors des horaires de travail, le respect de bonnes pratiques et la possibilité d’alerter sa hiérarchie en cas de débordements répétés. Enfin, les entreprises de la branche doivent adhérer à la charte des 15 engagements pour l’équilibre des temps de vie du ministère des Droits des femmes.