Recrutement de jeunes de moins de 26 ans en CDI, intégration d’alternants et accueil de stagiaires : tous les engagements chiffrés du groupe Mane dans le cadre de son accord « contrat de génération » ont été tenus et même largement dépassés. Un accord signé le 3 septembre 2013 pour trois ans, qui est donc arrivé à échéance le mois dernier.

Dans le détail, l’ETI familiale des Alpes-Maritimes a embauché 88 jeunes (23,2 ans d’âge moyen) en CDI sur la période pour un objectif initial de 35, principalement dans le manufacturing, en création et développement, et dans l’assurance qualité, la réglementation et l’environnement. Elle a par ailleurs intégré 43 alternants par an (surtout des apprentis) contre 35 projetés initialement, soit une progression de 25 % en trois ans, et accueilli 144 stagiaires au lieu des 30 envisagés pour une période moyenne de trois mois.

« Les résultats sont bons, incontestablement, même si l’accord manquait vraiment d’ambition », assure Didier Roux-Giusto, délégué syndical CFDT (principal syndicat), qui n’avait pas apposé sa signature en 2013 « faute d’une prise en compte des propositions syndicales ». « Nous avions été prudents dans nos engagements, mais le contexte économique favorable nous a permis d’aller nettement plus loin que ce que nous avions prévu, se félicite pour sa part le DRH, Pascal Chapelon. Pour parvenir à ces résultats, nous avons misé sur de nouveaux outils et dispositifs à destination des jeunes. »

À commencer par la création d’un parcours spécifique d’intégration, sur trois jours, comprenant notamment une présentation du service d’affectation, la remise d’un livret d’accueil et une formation sécurité-environnement-qualité. L’accord « contrat de génération » a également prévu un référent pour chaque nouvel embauché de moins de 26 ans, avec un triple rôle : transmettre les connaissances métiers, informer le jeune des pratiques de l’entreprise et le conseiller. Au bout de six mois, l’intéressé bénéficie d’un entretien avec son manager (en lien avec son référent), afin d’évaluer ses conditions d’intégration et d’acquisition des compétences.

« Tous les jeunes ont pu s’appuyer sur un référent, qui n’était pas leur responsable hiérarchique dans 90 % des cas », assure Pascal Chapelon. Un référent qui avait la possibilité de suivre une formation de deux jours. « Dommage qu’il s’agisse d’une formation facultative, pourtant essentielle pour transmettre efficacement ses compétences, regrette le représentant CFDT. Dommage aussi que les référents aient peu de temps dégagé et pas de valorisation pour leur implication, contrairement à ce qu’indique la convention collective. »

Parmi les autres nouveautés introduites par l’accord « contrat de génération », l’amélioration des conditions d’emploi des stagiaires, avec une indemnité de transport supérieure au minimum légal, la prise en charge partielle des coûts de restauration et une grille de gratification croissante selon la durée du stage et le niveau du diplôme préparé. « Nous avons souhaité valoriser le statut de stagiaire, commente le DRH. En outre, un guide de présentation des métiers et des carrières a été réalisé et remis aux écoles, universités et centres de formation cibles, aussi bien pour notre public de stagiaires que pour les alternants. » Sur la base du bilan réalisé cet été, les partenaires sociaux de Mane vont négocier un nouvel accord intergénérationnel dans les prochaines semaines. À ce stade, la direction envisage au minimum de renouveler les engagements chiffrés pris il y a trois ans.

Activité

Création de parfums et d’arômes.

Effectif monde

5 000 salariés.

Chiffre d’affaires monde (2015)

947 millions d’euros.