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Contrat : Le CDI intérimaire décolle… enfin !

La semaine | publié le : 25.10.2016 | Marie-Madeleine Sève

Le dispositif donnant une plus grande sécurité aux intérimaires et visant à fluidifier le marché du travail s’impose peu à peu dans le paysage. Plus de 10 000 contrats ont été signés depuis 2014.

L’objectif des 20 000 CDI intérimaires (CDII) signés d’ici à la fin de l’année 2017 devrait être atteint, se félicitent les entreprises de travail temporaire. Prism’emploi, l’organisation patronale du secteur, fait état dans son communiqué du 18 octobre, de 10 000 CDII paraphés fin septembre 2016.

Au rythme de 800 contrats par mois, la profession devrait tenir l’engagement chiffré qu’elle avait pris lors de l’accord de branche créant ces contrats atypiques en juillet 2013, et entré en vigueur le 6 mars 2014. C’est l’abandon du délai de carence entre deux missions, acté par la loi Rebasmen d’août 2015, qui a permis au CDII de rencontrer son public : on ne comptabilisait encore que 1 000 contrats cumulés en mars 2015.

Souplesse et sécurité.

L’intérêt du dispositif est de garantir au bénéficiaire une rémunération mensuelle minimum payée par la société d’intérim entre deux missions (entre 1 et 1,25 fois le Smic) et, pour l’ETT, de pouvoir fidéliser les intérimaires sur les postes en tension : techniciens de réseau informatique notamment mais aussi métiers de la restauration ou des transports, par exemple.

« Je suis content que la profession ait défendu ce statut, qui apporte de la souplesse au client tout en donnant de la sécurité au salarié, souligne Samuel Tual, président du Groupe Actual basé à Laval. Nous entrons dans le modèle social européen de la flexisécurité. » D’autant plus que la branche, en contrepartie de l’exonération de la sur-taxation des contrats courts instaurée par la réforme de juin 2013 sur la sécurisation de l’emploi, s’engage à former ses CDII durant les intermissions, les ETT devant cotiser davantage à un fonds de dotation spécifique de branche, et donc à améliorer leur employabilité.

Perte des primes.

Selon l’enquête Prism’emploi/Institut Plus Consultants de février 2016, un tiers des signataires, « à la recherche de sécurité », ont moins de 25 ans, soit une part « plus importante que dans l’intérim classique où ils représentent 25 % ». Tous les intérimaires ne sont toutefois pas intéressés, souligne Samuel Tual qui estime à 70 % les refus essuyés au sein de ses 200 agences d’emploi dans l’Hexagone : « Ils perdent leur prime de précarité et de congés payés qui s’élève à 21 % de leur salaire de base, et beaucoup aiment leur liberté. » Lui-même défend un autre dispositif, le CDIT, CDI à temps partagé, visant un personnel peu qualifié, qui s’inspire du groupement d’employeurs, car il raisonne en termes de partage et de complémentarité des compétences sur un bassin d’emploi, en ciblant des besoins à long terme, et intéressant les PME.

Auteur

  • Marie-Madeleine Sève