C’est une enquête inédite intitulée “Les balbutiements de la reconnaissance au travail” que vient de publier le cabinet d’avocats Fidal en partenariat avec l’Anact et le cabinet conseil en management Amplitude*. Les résultats sont édifiants : 54 % des acteurs RH estiment que leur politique en la matière est insatisfaisante et 57 % jugent qu’elle peut être améliorée. Pour autant, seuls 13 % anticipent un profond changement dans un avenir proche, et 36 % envisagent un ajustement à la marge. Les habitudes sont en effet bien ancrées : 78 % des sondés mettent en particulier l’accent sur les résultats obtenus, 65 % sur les compétences, loin devant l’effort déployé (pénibilité, tâches), pris en considération par 46 % des entreprises seulement. « Certes, une gestion des ressources humaines basée sur des objectifs chiffrés semble a priori plus équitable, soulignent les auteurs, mais la pratique est mal orientée. » Elle devrait être amenée à évoluer vers plus de subjectivité.

Les DRH qui extrapolent une évolution de leur système escomptent établir un nouvel équilibre en dosant autrement les divers ingrédients de la reconnaissance. Ainsi, le critère “résultat” ne serait plus prioritaire que pour 71 % d’entre eux, celui du comportement pour 76 % (63 % aujourd’hui), celui des personnes (respect, convivialité) pour 73 % (contre 52 %), et le critère “effort” serait capital pour 61 % (contre 46 %). La reconnaissance à l’ancienneté et à l’expérience ne serait plus privilégiée que par 31 % (52 %).

Par ailleurs, la majorité des répondants se déclarent insatisfaits des débats sur la reconnaissance aussi bien avec les représentants du personnel (59 %), qu’au sein du comité de direction (53 %). Un ressenti, lié à une frustration ou à une lassitude lors d’échanges jugés de mauvaise qualité. La critique la plus présente pointe l’éloignement entre la réalité du terrain et les attentes des personnels. Un sujet complexe qui mériterait une véritable méthode.