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Sur le terrain

Management : Invivo veut développer le télétravail

Sur le terrain | publié le : 13.12.2016 | Lydie Colders

Le groupe coopératif agricole a signé, en juin 2016, un accord sur le télétravail assez large, qui peut aller d’un à cinq jours. Le salarié peut en être à l’initiative, tout comme le management, y compris en cas de fermeture d’un bureau.

Encourager le travail à distance, à l’initiative du salarié mais aussi de l’entreprise : c’est l’esprit de l’accord de groupe signé en juin 2016 chez Invivo, une coopérative agricole qui regroupe 220 adhérents et emploie 2 200 salariés en France. L’accord, signé par quatre syndicats (CFDT, CFE-CGE, CFTC et FO) s’applique aux 31 sociétés du groupe. Et s’inclut dans sa stratégie. « Nous cherchons à être plus réactifs, plus axés sur le digital dans l’organisation du travail, explique Sébastien Graff, DRH du groupe Invivo. Le télétravail rentre dans cet objectif. Il permet aux salariés d’avoir une meilleure qualité de vie mais aussi d’être plus efficaces ».

Le déménagement d’une partie du siège social du 16e arrondissement de Paris vers la Défense (92), prévu en avril 2017, « a été l’occasion d’impulser la démarche. Nous avions aussi des demandes de salariés sur l’un de nos sites près de Vannes », ajoute le DRH.

Loin d’être frileux, l’accord groupe d’Invivo ouvre largement les vannes au travail à distance. Il permet aux cadres et employés des fonctions tertiaires (finances, informatique, équipes R & D), de télétravailler entre un et cinq jours par semaine avec l’accord de leur hiérarchie et après validation par les RH, les jours télétravaillés faisant l’objet d’un avenant au contrat de travail et d’une période d’adaptation de deux mois.

Un droit à la déconnexion

Mais l’initiative pourra également venir de la direction, avec l’accord du salarié, qui peut refuser. Un moyen, selon Sébastien Graff, « d’inciter les managers à réfléchir à ces nouvelles formes d’organisation du travail » et de diffuser l’esprit du travail à distance. Bien que satisfaits de l’accord, qui instaure notamment un droit à la déconnexion du salarié en dehors des plages horaires fixées dans l’avenant, la CFDT et la CFE-CGC se disent vigilantes sur son application, qui fera l’objet d’un bilan trimestriel avec les CHSCT. En cause : une disposition qui permet à l’entreprise de proposer un télétravail à temps plein (cinq jours) à un salarié, suite à la réorganisation ou à la fermeture d’un bureau.

En forte croissance externe, Invivo a ainsi fermé, début 2016, deux petits bureaux généralistes, à Dijon et à Nîmes. La dizaine de salariés a été réaffectée à d’autres sites mais, à Nîmes, deux d’entre eux ont opté pour le télétravail à domicile à temps complet. Si le DRH affirme que ces fermetures resteront marginales et évoque une solution juridique permettant d’éviter le licenciement d’un salarié ne souhaitant pas déménager, Frédéric Ermel, délégué CFDT chez Invivo, déclare : « Nous serons attentifs à ce que le télétravail à temps complet s’applique bien uniquement en cas de fermeture d’un bureau. De façon générale, pour nous, la règle de trois jours par semaine de travail à domicile est un maximum ».

L’accord offre toutefois certaines garanties, tout télétravailleur étant prioritaire pour reprendre un poste sans télétravail.

Accompagnement des RH

À ce jour, l’accord produit encore peu d’effet : seuls une dizaine de salariés d’Invivo ont fait part de leur souhait de télétravailler, sur 500 potentiellement concernés. Deux référents RH (au siège d’Invivo et dans sa filiale Néovia, dans le Morbihan) ont été nommés pour accompagner et suivre l’application du télétravail. Au moment de la signature de l’avenant au contrat du travail, le manager et le salarié seront également formés, en e-learning, aux règles et aux usages du travail à distance.

Auteur

  • Lydie Colders